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UE3.3 S3 – Rôles infirmiers, organisation du travail et interprofessionnalité
Sociologie des organisations
I. Le contexte de l’institution hospitalière
Les fonctions hospitalières
o L’accueil des pèlerins au 12ème siècle (voyage à vocation religieuse, voyage d’une ville à une autre) : ils viennent à l’hôpital pour dormir, manger, se refaire une santé si besoin.
o Le contrôle de la déviance 17ème siècle. L’hôpital sert d’outil de maintien de l’ordre (enfermement des déshérités) : enfermement des indigents, qui n’ont pas de ressources, pas de domicile, qui au-delà de errer dans la rue provoquent des troubles sociaux (chapardage, mendicité).
o 1930 : création du ministère de la santé publique.
o 1941 : loi modifiant la structure de l’administration hospitalière avec une centralisation étatique (l’hôpital devient public, avec des financements publics). Accessibilité des hôpitaux à tous et non plus aux seuls indigents.
o 1958 : la réforme DEBRE, création des CHU (soin, recherche, enseignement), CHU centre d’innovation de haute technicité.
La nouvelle gouvernance 2005 suite au plan Hôpital 2002 :
« Hôpital 2007 »
o Avant l’hôpital fonctionnait suivant une logique gestionnaires / soignants.
o Les pôles : regroupement des spécialités en pôles, dans un objectif de rentabilité. Un pôle est autonome financièrement, il a un budget et s’autogère pour effectuer des bénéfices. Il est autonome pour le personnel.
Vers un « hôpital entreprise »
II. Les conséquences du contexte
Dans les faits, les différentes réformes ont modifié :
III. Lecture théorique d’une pratique professionnelle
Taylor
o Organisation de la tournée de soins : elle est mise en place par le personnel du service et validée par le cadre de santé.
o La mise en place des protocoles de soins : pour aller plus vite, éviter les risques, garantir notre protection (mais où est notre libre arbitre ?). Mais l’application systématique des protocoles de soins va à l’encontre de la démarche clinique, du raisonnement.
o Individualisation de la pratique
o Rapport hiérarchique
Weber
o L’autorité traditionnelle en vertu des croyances, traditions et coutumes
o L’autorité charismatique qui repose sur la valeur d’un individu
o L’autorité légale liée au caractère rationnel et qui a pour fondement la croyance en la validité de la loi.
o Les procédures écrites,
o L’application des règlements,
o La constitution d’un corps de fonctionnaires (protection du statut),
o Compétences définies par la loi ou le règlement,
o Inscription des fonctions dans une hiérarchie,
o Recrutement sur concours, diplômes, examens,
o Avancement selon des critères objectifs.
o Les protocoles et les procédures écrits,
o Une profession réglementée par la loi,
o Mais aussi, une délégation de plus en plus fréquente (glissement des tâches),
o Une rémunération variable,
o Une hiérarchie plus floue, reconsidération de l’autorité légale,
Crozier
o Tout système est hiérarchisé, centralisé et rigide.
o Possibilité réduite de changement.
o Responsabilité délayée, centralisation sur quelques individus.
o Les espaces de contre-pouvoir : la zone d’incertitude (syndicat, « oui mais »).
o La maîtrise de compétences : on fait confiance à une personne compétente.
o La maîtrise des ressources de communication et d’information de l’organisation (institution hospitalière) : savoir avant, retenir l’information, …
o La maîtrise des règles de fonctionnement.
o Les zones de pouvoir sont en lien avec le statut hiérarchique et le positionnement dans l’organisation.
o La conduite du changement se fait par les outils de maîtrise des acteurs, de subordination (limite leur zone d’incertitude).
o Les zones d’incertitudes : le pouvoir lié à la négociation.
o L’institution hospitalière s’inscrit dans une démarche de négociation afin de rendre supportable la complexité de l’institution.