COURS IFSI

http://violette.gueganno.free.fr/

03 Lithiases biliaires (UE2.8 S3 - Processus obstructifs)

UE2.8 S3 – Processus obstructifs

Lithiases biliaires

4/01/2012

 

 

 

 1.     Rappel anatomique

 

 

o    Regroupement des canaux biliaires inter hépatiques en canal hépatique commun : le canal hépatique commun recueille la bile formée par le foie.

o    Canal cystique et vésicule biliaire (stockage) : le canal cystique conduit la bile stockée dans la vésicule biliaire vers le cholédoque.

o    Cholédoque : le cholédoque est issu de la jonction du canal hépatique commun et du canal cystique. Il s’abouche dans le duodénum par l’ampoule de Vater et le sphincter d’Oddi.

o    Réunion avec le canal de Wirsung au niveau de l’ampoule de Vater : généralement, le cholédoque s’unit avec le canal pancréatique (canal de Wirsung) au niveau de l’ampoule de Vater de sorte que les sécrétions pancréatiques et biliaires sont relâchées à ce niveau dans le duodénum.

o    Sphincter d’Oddi débouchant sur le duodénum : l’écoulement de ces sécrétions dans le duodénum est régulé par le sphincter d’Oddi.

 

 

 2.     Physiologie de la bile

 

Fabrication de la bile

  

o    97,5% d’eau

o    Électrolytes dont bicarbonates

o    Un pigment, la bilirubine

o    Sels biliaires, cholestérol

 

La bilirubine

o    Par les reins et donner leur coloration jaune

o    Par le tube digestif où elle va donner leur couleur marron aux selles.

 

Les sels biliaires (acides biliaires)

o    Émulsification des graisses apportés par l’alimentation, permettant l’action de la lipase pancréatique et permettre leur absorption par le tube digestif.

o    Anti bactérien.

 

o    Petite partie excrétée dans les selles.

o    Réabsorption dans l’iléon : élimination urinaire, réutilisation hépatique (cycle entéro-hépatique).

 

 

 3.     Lithogénèse

 

o    Cholestérol pur ou plus souvent mixte

o    Pigment (bilirubine)

o    +/- calcium

 

 


 

 4.     Pathologies liées aux lithiases biliaires

 

o    Canal cystique : colique hépatique, cholécystique.

o    Cholédoque : lithiase cholédocienne, angiocholite.

o    Sphincter d’Oddi : pancréatite aiguë biliaire.

 

o    Mise en tension des voies biliaires : douleur.

o    Possibilité pour les bactéries de remonter les voies biliaires : infection.

o    Reflux des sels biliaires et de la bilirubine vers le sang, souffrance des hépatocytes : ictère, cytolyse.


Colique hépatique

o    Provoque la mise sous tension rapide de la paroi vésiculaire, d’où la douleur.

o    Rapidement dilatation de la vésicule.

o    Cette augmentation de pression permet la « chasse » de la lithiase vers la voie biliaire principale dans la majorité des cas et résolution spontanée de la colique hépatique.

 

o    Douleur de l’hypochondre droit ou épigastrique, irradiation omoplate.

o    Brutale, cédant spontanément en quelques heures en moyenne (< 24 heures).

o    Signes de Murphy à la palpation.

o    Nausées, vomissements.

 

o    Pas de fièvre

o    Pas d’ictère

o    Bilan biologique hépatique peu perturbé pendant la douleur

o    Puis coup d’archet cytolytique lors de l’évacuation dans le cholédoque.

 

o    Souvent aucune.

o    Blocage secondaire dans le cholédoque ou le sphincter d’Oddi.

o    Diagnostic clinique, +/- échographie.

 

o    Immédiat : antalgique ou rien.

o    Différé : cholécystectomie sans urgence devant le risque de récidive et surtout des autres complications.

 

Cholécystite

o    Mêmes signes que la colique hépatique mais plus prolongés (douleur, vomissements).

o    Fièvre +++, hyperleucocytose, syndrome inflammatoire.

 

o    Échographie abdominale : épaississement de la paroi vésiculaire (feuilletée), dilatation vésiculaire, présence de lithiases vésiculaires ou sludge.

 

o    Pas d’ictère

o    Bilan biologique hépatique peu perturbé.

 

o    Sepsis sévère, septicémie.

o    Abcès, péritonite, fistulisation au tube digestif.

o    Sclérose, atrophie.

o    Inflammation chronique, cancérisation (rare).

 

o    Antalgiques, antiémétiques.

o    Antibiothérapie (ceftriaxone, amoxicilline, acide clavulanique, fluoroquinolones) pendant 7 jours.

o    Cholécystectomie après contrôle de l’infection, idéalement dans le mois suivant.

 

 

Lithiase cholédocienne

o    Douleur de l’hypochondre droit brutale.

o    Nausées, vomissements.

o    Ictère possible si > 24 heures.

o    Bilan hépatique perturbé : augmentation des transaminases, GGT, bilirubine.

 

o    Douleur pancréatique selon la localisation.

o    Pas de fièvre.

 

o    Angiocholite.

o    Pancréatite aiguë.

 

o    Échographie abdominale : dilatation du cholédoque en amont, calcul souvent non visible mais signes indirects avec présence dans la vésicule.

o    Scanner abdominal : dilatation, présence du calcul, éliminer autre cause d’obstruction (cancer pancréas).

 

o    Hospitalisation, antalgiques, jeûne initial.

o    Sphinctérotomie per endoscopique : méthode de choix chez les personnes âgées +/- cholécystectomie à distance.

o    Traitement chirurgical classique : exérèse du calcul + cholécystectomie.




Angiocholite

o    Triade classique : en 24-48 heures, douleur biliaire, fièvre, ictère.

o    Défense, douleur hypochondre droit.

 

o    Échographie / scanner abdominal : idem lithiase de la VBP.

o    Bilan hépatique perturbé : augmentation des transaminases, GGT, bilirubine.

o    Hyperleucocytose, syndrome inflammatoire, hémocultures positives à BGN (E. Colo, …) ou anaérobies.

 

o    Sepsis, état de choc.

o    Fistulisation.

 

o    Hospitalisation, antalgiques, jeûne initial.

o    Antibiothérapie IV adaptée puis relais per os après contrôle (15 jours).

o    Vitamine K (dès que ictère).

o    Sphinctérotomie per endoscopique sinon chirurgical classique.

 

 

Pancréatite aiguë biliaire

o    Enclavement du calcul dans le sphincter d’Oddi.

o    Dilatation du cholédoque et du canal de Wirsung.

o    Inflammation du pancréas = pancréatite, « autodigestion du pancréas ».

o    Cause de morbidité / mortalité +++

 

o    Douleur épigastrique, rapidement progressive, en barre, intense, transfixiante.

o    Patient en chien de fusil.

o    Examen clinique pauvre alors que signes généraux importants.

 

o    Biologique :

§  Pancréatite aiguë : augmentation de la lipase supérieure à 3N.

§  Origine biliaire : augmentation bilirubine, transaminases, GGT.

o    Échographie : utile à la recherche de lithiases vésiculaires ou d’une dilatation de la VBP mais peu visible en général.

o    Scanner : idéalement à la 48ème heure d’évolution car intérêt pronostic.

§  Augmentation de la taille, dilatation de Wirsung, inflammation, coulées, complications (abcès, fistule).

o    Bilan IRM : recherche de microlithiases non visibles au scanner.

 

o    Infection des zones de nécrose / abcès.

o    Défaillance multiviscérale : reins, poumons, foie, SNC.

o    Pseudo kystes.

o    Hémorragies.

o    Fistules vers organes creux ou externes après drainage chirurgical.

o    Dénutrition, complications de décubitus ou hospitalière.

 

o    Score de Ranson : évalue la gravité de la pancréatite aiguë.

o    Score scannographique de Balthazar : basé sur le scanner à H48.

 

 

o    Traitement général :

§  Hospitalisation

§  Jeûne

§  Inhibiteur de la pompe à protons.

§  Sonde nasogastrique.

§  Antalgiques.

§  Réhydratation IV adaptée.

 

o    Traitement de la lithiase :

§  Évacuation spontanée possible.

§  Si persistance : Sphinctérotomie per endoscopique.

 

o    Traitement chirurgical :

§  Réservé aux complications (abcès, fistule) si possible en dehors de la phase de poussée.

§  Drainage possible percutané :

·         D’éventuels abcès ou faux kystes ;

·         Par les radiologues.

 
 

 

Conclusion