UE2.11 S3 – Pharmacologie et thérapeutiques
Les médicaments des enfants et des personnes âgées
12/01/2012
1. Chez l’enfant
Particularités de la prescription et l’administration des médicaments chez l’enfant
- Essais cliniques chez l’enfant et l’adolescent :
- Organe (foie, estomac, reins) : réactions différentes de celles de l’adulte (élimination). Incidence sur la croissance et le développement.
- Certaines maladies ne concernent que l’enfant.
- Il faut adapter les doses à son âge et à son poids.
- Nécessité de présentations adaptées à l’enfant : âge < 6 ans difficultés pour avaler les gélules et les comprimés (souvent contre-indiqués avant cet âge).
- Adapter goût, saveur des présentations.
- Enfants et adolescents sont protégés par la loi.
- Études réalisées si bénéfices potentiels, consentement signé des patients et avis de l’enfant (selon âge).
- Nombreux médicaments prescrits chez l’enfant : pas d’évaluation.
- Pathologies peu fréquentes (insuffisance cardiaque).
- Grand nombre de prescriptions médicamenteuses pédiatriques hors AMM (hôpital, ville).
- Extrapolation de données adulte et enfant.
- Particularités pharmacocinétiques et pharmacodynamiques : choix du prescripteur.
- Risque majeur : apparition d’effets indésirables ou inefficacité des traitements.
Particularités pharmacocinétiques chez l’enfant
- Catégories d’âge : pédiatrie de 0 à 18 ans
- Prématurité : > 36 SA + 6 jours.
- Nouveau-né à terme (37 SA) : J0 – J27.
- Nourrisson : J28 à M23.
- Enfant : 24 mois – 12 ans
- Adolescent : 12 – 18 ans.
- Particularité à la naissance :
- Le foie est immature avec un métabolisme déficient.
- Au niveau rénal les mécanismes de transport sont déficients et l’hémodynamique présente un débit sanguin rénal faible.
- La barrière hémato-encéphalique n’existe pas.
- L’évolution des caractéristiques varie selon les organes.
- Résorption des médicaments
- Voie orale : vidange gastrique lente, ce qui entraine une résorption plus lente. Les valeurs adultes sont atteintes vers 6 – 8 mois. Les comprimés sont contre-indiqués chez les enfants de moins de 6 ans car risque de fausse route, utilisation de suspensions buvables.
- Voie rectale : ce n’est pas la voie d’administration de choix chez l’enfant, car la résorption est extrêmement variable. Elle est utilisée seulement en cas de nécessité si les suspensions buvables par voie orale ne sont pas possibles.
- Voie cutanée : il faut être vigilant car chez l’enfant la surface corporelle et l’épaisseur de la couche cornée sont réduites risque de passage systémique des médicaments à travers la peau, et donc risque de surdosage.
- Attention : pansements occlusifs, pommade avec corticoïdes, antiseptique iodé.
- Préciser aux parents la surface traitée.
- Voie intramusculaire : à éviter chez l’enfant en raison d’une masse musculaire très faible diminution de la résorption.
- Voie intraveineuse : difficultés techniques à cause de la taille des veines et de l’épaisseur du tissu adipeux. Petit volume administré donc risque d’erreur de dilution.
- Distribution
- Variation importante de la répartition des compartiments : eau totale et extracellulaire augmentée.
- Concentration plasmatique d’albumine plus faible que chez l’adulte : adapter la posologie.
- Barrière hémato-encéphalique immature chez le nouveau-né : diffusion des médicaments dans le SCN, risque accru de toxicité neurologique.
- Métabolisme des médicaments
- Chez le nouveau-né :
- Foie immature : demi-vie des médicaments augmentée pour tous les médicaments métabolisés par le foie.
- Posologie unitaire rapportée au poids < à celle de l’adulte.
- Chez le nourrisson :
- Capacité métabolique plus importante que chez l’adulte pour certains médicaments : diminution de la demi-vie d’élimination, nécessite parfois un rapprochement des doses unitaires.
- Élimination : rein immature
- Chez le nouveau-né, la filtration glomérulaire équivaut à 30% de celle de l’adulte. Elle est normale vers 3 mois.
- Risque d’accumulation des médicaments à élimination rénale dans l’organisme, d’où risque d’intoxication.
Particularités pharmacodynamiques
- Chez le prématuré et le nouveau-né, les récepteurs sont immatures au niveau de tous les organes.
- Les réponses aux médicaments peuvent être différentes de celles d’un enfant et d’un adulte.
- Retentissement chez le nouveau-né de l’administration de médicaments en fin de grossesse.
- Les benzodiazépines (Valium*) peuvent provoquer : troubles de la succion, apnée, hypotonie.
- Les bêtabloquants : hypoglycémie, bradycardie.
- Effets indésirables particuliers à l’enfant :
- Retard de croissance sous corticoïdes.
- Hypoplasie ou dyschromie dentaire sous tétracyclines.
- Les quinolones provoquent des douleurs articulaires, voire des lésions des cartilages de croissance.
Maniements des médicaments chez l’enfant
- L’enfant est le plus souvent exposé aux erreurs d’utilisation des médicaments :
- Erreur de calcul des posologies.
- Absence de forme pédiatrique.
- Intermédiaire entre le médecin et l’enfant.
- Rédaction d’une prescription :
- Nom, prénom, âge, poids, posologie, rythme d’administration, durée de traitement.
- Adapter la posologie en fonction de l’âge.
- Posologie : dose/poids ou surface corporelle.
2. Chez la personne âgée
Vieillissement physiologique : les risques
- Retentit sur la pharmacocinétique des médicaments :
- Augmentation relative de la masse grasse par rapport à la masse maigre :
- Augmentation du Vd pour les médicaments liposolubles.
- Diminution pour les médicaments hydrosolubles.
- Baisse de l’albuminémie : augmentation de la fraction libre active des médicaments.
- Diminution de la clairance rénale : nécessite un ajustement de la posologie d’un certain nombre de médicaments éliminés par voie rénale. Clairance rénale < 60 ml/min.
- Fragilise certains organes :
- Le cerveau : altération de la barrière hémato-encéphalique vulnérabilité vis-à-vis de certains médicaments.
- La pression artérielle : altération des barorécepteurs risque d’hypotension orthostatique.
- Modification du système nerveux végétatif et du système endocrinien :
- Plus sensible et moins efficaces à mettre en place les contre-régulateurs : augmentation des effets indésirables (troubles tensionnels ou glycémiques).
Le sujet âgé malade est plus vulnérable, il cumule les risques
- Risques dus à la polypathologie :
- Le nombre de pathologies traitées.
- La sévérité des pathologies traitées.
- Nombre de médicaments reçus.
- Nombre de prescripteurs et d’ordonnances simultanées.
- Risques dus aux altérations physiques :
- Déglutition => fausse route.
- Tremblements.
- Mauvaise vue.
- Mémoire défaillante.
- Troubles cognitifs.