Qu’est-ce qu’apprendre ?

Différents sens :

• Acte d’information, le résultat étant le renseignement.
• Notion de savoir-faire.
• Derrière il y a le substantif comprendre.

C’est un verbe actif, ça nécessite l’activité de l’apprenant. Faire la différence entre apprendre et enseigner.

L’acte d’apprendre se distingue de deux notions :

• Être enseigné.
• « Savoir » et « savoir-faire ».

Définition introductive :

• « Tout apprenant se place face à un objet (de savoir) qu’il a le projet de faire sien, d’appréhender selon une démarche d’appropriation qui le mobilise intellectuellement et affectivement. » (Aumont B, Mesnier P-M, l’acte d’apprendre).

L’acte d’apprendre est « un rapport direct et autonome à un objet à connaître :

• Instauré par un sujet.
• Enraciné dans un désir finalisé qui s’exprime par l’attente d’un changement.
• Engageant le suet dans ses dimensions corporelle, affective et cognitive. »

« Une action menée librement par l’apprenant :

• Elle comporte des phases d’exploration.
• Elle s’organise selon un schéma de traitement de l’information.
• Elle produit une élaboration/réorganisation de processus cognitifs et socio-affectifs.
• Elle est stimulée par des moyens ou des personnes qui exercent une fonction de médiation auprès du sujet ou une fonction d’organisation de l’objet.
• Elle aboutit à une appropriation de nouveaux savoirs sur l’objet. »

Cette définition se définit par rapport à trois modes d’appropriation du savoir : le behaviorisme, le constructivisme (apprentissage par construction progressive des connaissances), le socioconstructivisme (médiateur : formateur, professionnel de proximité, tuteur, collègues, groupe de pairs).

Apprendre signifie également « pouvoir donner du sens à une réalité complexe. Ce n’est donc pas l’information exposée qui nous informe d’abord, mais le sens que nous pouvons donner à cette information dans une situation donnée. » (Britt-Mari Barth, Construire son savoir)

Reproduire un savoir ≠ se construire son savoir.

Le behaviorisme (Skinner, 1904 – 1990)

« Toute l’activité de l’apprenant est un effort pour mettre son comportement en conformité avec l’entendu. » (Donnadieu B, Genthon M, Vial M, Les théories de l’apprentissage : quel usage pour les cadres de santé)

La modification du comportement se traduit par l’acquisition d’une nouvelle connaissance : acquisition d’une pratique, d’une technique, d’une méthode, être capable de …, etc.

On est attaché au résultat.

Le constructivisme (Piaget, 1896 – 1980)

« La construction de la connaissance est une auto-organisation cognitive qui s’ouvre de façon continue sur de nouveaux possible (…) » (id).

L’adaptation se fait sur deux modes :

• L’assimilation : de nouvelles données viennent s’intégrer à nos connaissances.
• L’accommodation : lorsque nous rencontrons une situation nouvelle, nous construisons de nouvelles connaissances.

Face à une situation jamais rencontrée, un conflit cognitif provoque une situation de déséquilibre. Progressivement, nous construisons un nouveau schème, qui va nous permettre de faire face à de nouvelles situations.

Amalgame entre savoirs et connaissances

• Savoirs : ensemble des connaissances acquises par l’apprentissage ou l’expérience.
• Connaissances : action d’apprendre, manière dont nous nous approprions les savoirs. La connaissance appartient au sujet.

L’apprentissage par essais et erreurs

• Du côté de Gaston Bachelard : l’erreur est positive dans les apprentissages. L’obstacle permet à l’apprenant de prendre conscience de ce qui s’est passé.
• Du côté de Jean Piaget : l’obstacle est positif dans le sens du développement. Il ne faut pas brûler les étapes, mais vraiment accompagner l’apprenant aux différents niveaux. Ces obstacles vont renforcer le fait que ce sont de vraies connaissances, salutaires pour les apprenants.

Dans le constructivisme, on ne s’attache pas au résultat mais au processus. Comment l’étudiant en est arrivé là ? On va essayer de comprendre et de décortiquer cette erreur. Apprendre, c’est toujours prendre le risque de se tromper, c’est inhérent à l’apprentissage.

Le socioconstructivisme (Vygotski, 1896 – 1934)

Le savoir se construit par :

• La mise en interaction.
• Les échanges.
• Le travail de verbalisation.
• La co-construction.
• La co-élaboration.

La métacognition ?

Définie comme « le besoin d’analyser et de réfléchir sur la démarche cognitive et la capacité de mettre en œuvre consciemment un raisonnement. » (Britt-Mary Barth, L’apprentissage par l’abstraction)

La zone proximale de développement

Cette zone est située entre le niveau de résolution d’un problème avec aide et le niveau de résolution sans aide.

Le concept de compétence s’inscrit-il dans une approche socioconstructiviste ?

La notion de compétence s’inscrit toujours dans un contexte professionnel. Elle mobilise des ressources cognitives, affectives, sociales. Être compétent c’est savoir quoi faire en situation.

Conditions favorables pour l’apprentissage

• Relation pédagogique dans un climat de confiance.
• Bienveillance, encouragement.
• Renforcements positifs.
• Respect, réciprocité dans les échanges.
• Motivation.
• Accompagnement personnalisé.
• Etc.

La motivation

• Facteurs de la motivation : vers la réussite ou vers l’échec :

o   Bons résultats, motivation renforcée, nouveaux bons résultats, plaisir d’apprendre --> réussite, confiance en soi.

• Extrinsèque ou intrinsèque.
• Pour Philippe Meirieu (chercheur, écrivain et professeur en Sciences de l’éducation, Université de Lyon) : « la motivation ne précède pas l’apprentissage, elle s’y construit. »

« Apprendre est donc un processus de construction autonome où chercher constitue une condition essentielle à l’élaboration cognitive : dépasser les conceptions antérieures, découvrir la réalité de l’objet, développer des activités mentales, travailler les discontinuités entre la connaissance empirique et la connaissance scientifiques, pour construire et intégrer de nouveaux concepts. » (Aumont B, Mesnier P-M).