UE3.5 S4 – Encadrement des professionnels de soins
Théorie de l’évaluation
22/02/2012
Introduction
- Importance de se référer aux éléments de compétences de chaque référentiel de formation des personnes évaluées.
- Comprendre le fonction d’évaluation : rôle infirmier, législation, responsabilités.
- Se projeter dans une posture d’évaluateur en situation professionnelle.
Aspect législatif
- Art 4312-31 du code de la santé publique (actes professionnels) : « l’infirmier chargé d’un rôle de coordination et d’encadrement veille à la bonne exécution des actes accomplis par les infirmiers, aide-soignants, auxiliaires de puériculture, et par les étudiants IDE placés sous sa responsabilité. »
Définitions de l’évaluation
Évaluation et valeurs :
- L’évaluation est un rapport aux valeurs. Nous sommes en prise directe avec les valeurs professionnelles. Nous ne sommes pas dans une simple appréciation d’un acte.
- L’évaluation est un rapport des personnes aux valeurs.
- Nécessité de débats et confrontation sur les systèmes de valeurs.
« L’évaluation est une opération par laquelle on prend parti, on se prononce sur une réalité donnée à la lumière d’une grille de lecture, exprimant, à l’égard de cette réalité, des exigences déterminées. » (Hadji C, L’évaluation, règles du jeu).
Évaluer, c’est aussi « recueillir des informations permettant de prononcer un jugement de valeur en vue d’éclairer une décision. » (Hadji C)
« L’évaluation consiste en une mesure ou une appréciation, à l’aide de critères, de l’atteinte d’objectifs ou du degré de proximité d’une production par rapport à une norme. » (Abernot Y, Les méthodes d’évaluation scolaire).
Préalables à l’évaluation :
- Pour quoi ? intentions de l’évaluation.
- Pour qui ? qui est le destinataire, le bénéficiaire.
- Quoi ? l’objet, le résultat ou le processus (manière de faire).
- Par qui ? les évaluateurs.
- Quand ? le moment, la durée.
- Comment ? les outils.
Que peut-on évaluer ?
- Savoirs théoriques.
- Savoirs procéduraux : façon de faire, comment procéder.
- Savoirs pratiques : l’action, confrontation des savoirs théoriques dans une situation.
- Savoirs faire : savoir se comporter.
Mais aussi évaluation des compétences :
- « La compétence est une expérience située, contextualisée, elle résiste à toute prévision, planification rationnelle. » (Vial M).
- L’évaluation des compétences se fait au cours de l’apprentissage et lors de mises en situation professionnelle.
Les éléments d’une compétence : une combinatoire entre dire,/faire/penser/ressentir.
- Des savoirs.
- Des gestes.
- Des attitudes.
Outils de contrôle et d’évaluation :
- MSP : test de capacités de l’apprenant dans des situations proches de l’exercice professionnel = test de compétences.
- Évaluation de stage : évaluation de capacités préprofessionnelles = évaluation de compétences.
Distinction entre contrôle et évaluation
« Contrôle n’est pas évaluer, le contrôle fait partie de l’évaluation » (Ardoino J, Berger G).
La notion de norme est à corréler avec la notion de contrôle sachant que l’évaluation et le contrôle apparaissent comme deux fonctions très intriquées.
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Contrôle
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Évaluation
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Opérer un jugement de valeur.
Il représente un projet fini et total.
Contrôle de l’exécution – vérification.
Le contrôle peut trouver son achèvement dans la conformité au modèle de bonnes pratiques, de procédures.
L’erreur : écart à combler.
Temps dans la durée, chronologique, avec un début et une fin.
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Mettre en valeur dans une logique d’accompagnement.
Elle privilégie le qualitatif sur le quantitatif.
Évaluation du sens et de la pertinence.
Amener à un questionnement.
L’évaluation est un processus de recherche de significations (donc partiel).
Valorisation du doute et d’un auto-questionnement.
L’erreur : écart exploité (régulation).
Processus continu, dynamique.
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Fonctions de l’évaluation
Trois grandes fonctions qui correspondent à des moments différents :
- Orienter, adapter.
- Réguler, faciliter.
- Vérifier, certifier.
Outils d’évaluation :
- Grilles d’évaluation de MSP.
- Le Portfolio.
- Les feuilles de stage.
Critères d’évaluation ou « référent »
- Dimensions abstraites (non observables), qualitatives d’un objet sur lesquelles on s’appuie pour se prononcer sur l’objet.
- Servent de base au jugement.
- Permet de dire si la compétence est maîtrisée.
- On distingue critères de réussite et critères de réalisation.
L’indicateur :
- Indicateur : signe observable qui permet de dire si le critère est atteint.
- Exemple :
o Appropriation des concepts et pertinence des savoirs mobilisés.
o Communicabilité, utilisation d’un vocabulaire approprié.
Les différents types d’évaluation
L’évaluation diagnostique ou pronostique ou encore prédictive :
- « Intervient lorsqu’on se pose la question de savoir si un sujet possède les capacités nécessaires pour entreprendre un apprentissage » (Noizet et Caverni).
L’évaluation formative ou apprenante :
- Objectif : prendre conscience de ses difficultés, de ses erreurs, de ses hésitations, de ses dépassements, de ses progrès et de ses réussites.
- L’évaluation formative :
o Fonction diagnostique.
o Indissociable de la pédagogie différenciée.
o Fonction de régulation.
o Met l’accent sur les critères de réalisation.
o Rejoint par là l’auto-évaluation.
o Renvoie un feed-back à l’évalué et à l’évaluateur sur son action, permet d’adapter le dispositif.
L’évaluation normative :
- « Est dite normative une évaluation dont l’ambition est de situer les individus les uns par rapport aux autres » (Hadji C.).
- Évaluation bilan.
- S’intéresse au résultat.
- Valorise le quantitatif.
- Fonction de vérification et de contrôle.
L’auto-évaluation :
- Évaluation conduite par l’apprenant de sa propre action et de ce qu’elle produit.
- Le formé devient capable de :
o Reconnaître les prochaines étapes.
o D’améliorer son estime de soi.
o De s’engager davantage.
o Devenir plus autonome et motivé.
L’évaluation sommative :
- Se situe après l’action de formation.
- L’évaluation sommative est terminale d’une période d’apprentissage.
- Revêt le caractère d’un bilan, donne lieu à une note qui certifie un acquis.
- Met l’accent sur les performances (productions réalisées) en fonction des critères de réussites.
La posture de l’évaluateur
« Attitude, façon d’aborder les situations, ne se reprend pas à l’identique, nécessite de réactulaliser les repères à chaque fois » (Vial M).
Principes :
- Faire preuve de neutralité bienveillante.
- Privilégier l’écoute, l’absence de préjugés.
- Proscrire les réactions non verbales.
- Doit faire de la situation d’évaluation une situation qui permet à l’étudiant de progresser.
- Rédiger une appréciation argumentée.
Conclusion
- Tout dispositif de formation implique nécessairement des séquences d’évaluation.