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01 - Craintes et croyances autour de la mort, rites funéraires (UE4.7 S5 - Soins palliatifs et fin de vie)

UE4.7 – Soins palliatifs et fin de vie

Craintes et croyances autour de la mort – Rites funéraires

 

 

31/08/2012

 

 

Introduction

 

 

Approche socio-anthropologique de la mort : histoire de la mort en occident (Philippe Aries)

o   Mort consciente, de préférence au lit.

o   Le mort coexiste avec les vivants. Corps enterrés dans les cathédrales, dans l’enceinte des églises. Les cimetières sont des lieux d’asiles (habitations, commerces).

§  On « enjolive », pour oublier l’aspect douloureux.

 

o   La mort devient romantique (la mort est publique et dramatisée, la séparation devient intolérable, la mort fascine)

o   Les relations évoluent :

§  Le testament devient un document laïc.

§  On s’accroche aux restes des défunts.

§  Les visites personnelles aux morts se développent.

§  Le souvenir sert d’immortalité au mort (monument aux morts).

 

o   La mort devient taboue dans les pays anglo-saxons (on ne révèle plus la gravité de son état de la maladie).

o   On meurt seul, à l’hôpital.

o   L’initiative de la mort appartient aux médecins.

o   Les rites post-mortem changent : deuil estompé, on ne pleure pas devant les enfants, incinération, urnes non visitées, cendres dispersées.

 

 

Les peurs fondamentales du mourant

 

Les 7 peurs fondamentales du mourant selon Rosette Poletti, « La mort restituée »

o   Si la mort survient précocement, si l’on n’a pas le temps d’achever ce qu’on avait commencé, etc.

o   Ce qu’il y a après : vie, survie du corps ou de l’esprit, etc., espérance de vie dans l’au-delà.

o   Le passage.

 

Deux visions d’une bonne mort aujourd’hui

o   Forme de contrôle du mourant.

o   A achevé ses projets.

o   Les proches et lui-même sont prêts psychologiquement (expriment leurs émotions) et matériellement.

o   Ils trouvent un sens à la mort (perçue acceptable dans un contexte donné).

o   Le mourant fait ses adieux.

o   Le mourant laisse des traces, sa mort sert de modèle.

 

Nouvelles peurs

o   La dignité est intrinsèque à l’homme, elle n’apparait que dans le regard de l’autre. On ne peut pas perdre sa dignité.

 

 

Les mécanismes de défense et d’adaptation face à l’angoisse de la mort

 

Les mécanismes de défense et d’adaptation face à la mort (approche freudienne, M. Ruszniewski)

o   Atténuer la douleur, la souffrance et l’angoisse par rapport à la menace de mort.

o   Choix inconscient d’un ou plusieurs mécanismes selon la personnalité du malade, le contexte, l’évolution de la maladie.

 

Les mécanismes de défense

o   En même temps, permet de mobiliser ses ressources pour faire face  la maladie.

o   Intellectualisation à outrance.

o   Détachement.

o   La personne s’ancre sur un détail de la maladie.

o   La personne note tout, sait tout (lu sur internet, etc.).

o   L’encourager à continuer, à s’intéresser, mais lui conseiller de lâcher du lest, de faire confiance.

o   La personne a vécu de grandes épreuves dans sa vie, la maladie est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, c’en est trop, elle s’abandonne.

o   Ne pas stimuler.

o   Ne pas s’épuiser à vouloir autonomiser la personne.

o   Permettre à la personne de s’exprimer, de déverser tout ça. Elle sera alors dans la réalité.

o   Multiplie les manières de se soigner, médecine parallèle, magnétiseur, etc. La personne a des ressources, elle les met en œuvre.

o   Accepter ses choix, soutenir la combativité.

o   Ce qui est primordial pour la personne, c’est le sens donné à la vie et à la mort.

 

La diversité des croyances

o   Communication avec les autres : amour, réconciliation.

o   La communion avec la nature : inspiration, créativité.

o   La communion avec un être supérieur : fidélité, espoir, reconnaissance.

 

 

Notion de besoin spirituel

o   Virginia Henderson, la référence avec la rubrique « agir selon ses croyances et ses valeurs » qui regroupe la dimension religieuse et éthique de l’expérience humaine.

o   Conceptualisation des diagnostics infirmiers : détresse spirituelle.

 

Les rites


Définition
 :

 

Le sens des rites :      

 

Sens et signification des rites funéraires, Louis-Vincent Thomas « Double finalité des rites funéraires »

o   Régler le devenir du mort (en composant avec l’abjection de la pourriture).

o   Favoriser son accession à un statut de survie potentielle.

o   Maitriser la mort, désir de la dépasser, somme toute de la nier.

 

Finalité des rites

 

Deux types de rites (selon Louis-Vincent Thomas)

o   Manifestations de sollicitude, de prévenance à l’égard du mort.

o   Effort pour le retenir en multipliant les marques de respect, en maintenant la relation.

o   Toilette mortuaire : apparence de la dignité (thanatopraxie : chirurgie post-mortem consistant à injecter un biocide dans une artère et à l’évacuer par la veine jugulaire afin de freiner la décomposition du cadavre et de le conserver dans le meilleur état possible durant le temps souhaité), purification (renaissance).

o   Installation du défunt.

o   Veillée funèbre (prières, silences, conversations animées), visites fugitives au funérarium ou à la morgue de l’hôpital.

 

o   Consacrer la séparation du mort et des vivants.

o   Assurer son intégration dans un statut post-mortem.

o   Comment (par pallier successifs) :

§  Fermeture de la bière (= cercueil).

§  Levée du corps.

§  Départ de la maison mortuaire.

§  Descente en terre (inhumation) ou enfournement dans le crématoire (crémation).

 

L’intégration

o   Rites supplémentaires

o   Messes pour les âmes, visites au cimetière

 

o   Attente de réincarnation, inscrit comme modèle dans la mémoire des survivants.

o   Rituels de commémoration.

 

La fonction des rites dans l’apaisement des survivants

o   « En faisant tout ce qu’il faut ».

o   Pour n’avoir rien à se reprocher.

o   Mobilisation de la communauté, du groupe.

o   Promesse de survie dans la foi religieuse ou dans les traces matérielles, ou bien encore dans la mémoire collective.

 

Des rites différents qui coexistent, L.-V. Thomas

o   Mort cérébrale : mort à la conscience et non mort à la vie.

o   Le mourant fait l’objet de soins pointus, d’un accompagnement attentif, devient un maître à penser, quelqu’un dont on a beaucoup à apprendre.

o   La découverte des NDE (near-death experience = expérience de mort imminente) a participé à cette évolution.

o   Croyance en la réincarnation plutôt qu’en la résurrection.

 

Évolution des rites

 

Soins du corps après le décès

 

Le catholicisme

 

L’islam

 

Le judaïsme

 

La mort et le deuil chez des gens du voyage

 

Un univers pluriel

 

Chaque groupe, chaque famille obéit à des règles qui lui sont propres.

 

 

Communication dans le cadre de la fin de la vie

 

o   Main qui caresse.

o   Tenir la main.

o   Etc.

 

o   Rassurer et soutenir.

o   Attendre que le patient soit prêt pour affronter le sujet de la fin de la vie.

o   Respecter ses choix.

o   Se laisser guider par la personne, marcher à ses côtés.

o   Cultiver la présence de l’autre.

o   Écouter les peurs, la tristesse, la révolte, la colère.

o   Participer à la relecture de l’histoire de vie.

 

o   Oublier la performance.

o   Éviter la précipitation.

o   Privilégier la tendresse.

o   Établir le confort en priorité.

o   Accueillir la souffrance spirituelle.

o   Préserver la dignité, l’intimité.

o   Respecter les dernières volontés.

o   Faire ses adieux, laisser partir.

 

o   Répondre aux demandes d’informations.

o   Etc.

 

 

Conclusion

 

o   Le sujet sait qu’il va mourir.

o   Accepte qu’il va mourir.

o   La mort arrive à un moment approprié, adéquat.

o   La façon dont la mort survient est compatible avec les valeurs du mourant et de ses proches.