UE2.9 S5 – Processus tumoraux
Le cancer de l’endomètre
24/09/2012
Généralités
Survie
- La survie relative à 5 ans est globalement de 80%.
- Pour un stade localisé (70% des diagnostics) : 95%.
- Si atteinte pelvienne (péritoine, ganglions) : 30%. Si métastases : 10%.
Histoire naturelle
- État précancéreux : hyperplasie endométriale adénomateuse (au niveau de la muqueuse qui tapisse intérieurement le myomètre ou muscle utérin).
- Le cancer invasif est défini par l’invasion du myomètre.
- Adénocarcinome ou cancer glandulaire.
- Extension de proche en proche par voie lymphatique, métastases rares.
Facteurs de risque
- Terrain : femme ménopausée entre 60 et 70 ans.
- Exposition prolongée aux oestrogènes.
o Obésité (50 à 80% des cas).
o Puberté précoce, nulliparité, pauciparité ou première grossesse tardive, ménopause tardive.
o Diabète.
o THS sans progestatif, Tamoxifène.
- Prédisposition génétique.
Diagnostic clinique
Signes fonctionnels
- Métrorragies post-ménopausiques +++.
- Leucorrhées, douleurs pelviennes, tuméfactions pelviennes, troubles urinaires, AEG.
Examen clinique
- Examen gynécologique au spéculum : objective des métrorragies provenant de l’endocol. Réalisation de prélèvements cytologiques (frottis de l’endomètre).
- TV : souvent normal, masse annexielle ?
- TR, palpation abdominale, palpation des aires ganglionnaires, examen mammaire.
- Mais l’examen clinique est peu contributif.
Examens complémentaires
Diagnostic
- Métrorragies post-ménopausiques.
- Examen clinique peu informatif.
- Échographie pelvienne +++.
- Hystéroscopie curetage qui fait le diagnostic et l’anatomopathologie.
Épaisseur d’endomètre suspect
- Postménopause : > 4mm à l’échographie.
- Chez les préménopausées non enceintes > 7mm en début de cycle ou > 12mm à n’importe quelle phase du cycle.
- Sous Tamoxifène, >5mm/
Anomalies précancéreuses
- Sur un même terrain.
- Hyperplasie adénomateuse avec un risque de dégénérescence de 10 à 15%.
- Hyperplasie atypique ou carcinome in situ, avec un risque important de survenue de cancer infiltrant.
Anatomopathologie
- Adénocarcinome endométrioïde : le plus fréquent.
o Le plus fréquemment observé (80% des cas).
o La tumeur reproduit plus ou moins fidèlement l’endomètre normal.
o Le grading se calcule par la somme du grade architectural et du grade nucléaire, qui donne le grade du « FIGO » de grade 1 à 3.
- Autres : cancer épidermoïde (rare, à distinguer des extensions endométriales d’un cancer du col), cancer mucineux, carcinome à cellules claires, carcinome séropapillaire, carcinome indifférencié.
Bilan d’extension
- Extension locorégionale (pendant hystéroscopie sous AG).
o IRM pelvienne.
o Cystoscopie : recherche d’une atteinte vésicale.
o Rectoscopie : oui si stade 3 ou 4.
o TDM : recherche envahissement ganglionnaire.
- Extension à distance : radiographie pulmonaire, échographie hépatique.
- Bilan d’opérabilité : consultation anesthésique.
Facteurs pronostics
- Âge.
- Opérabilité.
- Stades : classification FIGO.
o 1 : limité à l’utérus.
1a : envahissement < moitié du myomètre.
1b : envahissement > moitié du myomètre.
o 2 : extension au col.
o 3 : extension au petit bassin.
3a : cytologie péritonéale positive.
3b : métastases vaginales.
3c : atteinte ganglionnaire pelvienne et/ou lombo-aortique.
o 4 : métastases.
- Facteurs anatomopathologiques :
o Volume tumoral > 2cm, infiltration du myomètre (>50%).
o Degré de différenciation.
o Atteintes des annexes et du col.
o N+ (3c).
o Grade 3 = mauvais pronostic.
o Type histologique : pronostic péjoratif si carcinome papillaire séreux et adénocarcinome à cellules claires.
Traitement
Chirurgie
- Toujours le traitement de première intention.
- Colpohystérectomie totale non conservatrice avec ovariectomie bilatérale et curage (pelvien +/- lom-bo-aortique).
Radiothérapie adjuvante
- TDM dosimétrique en décubitus dorsal, mains sur la poitrine.
- Vessie pleine et rectum vide.
- Toxicité aiguë :
o Digestive : nausée, diarrhée => surveillance du poids.
o Urinaire : brûlures urinaires => BU +/- ECBU si doute infection, surtout si brûlure urinaire à la première semaine de traitement.
- Tardive : iléite radique, rectite radique (rare).
Curiethérapie endocavitaire
- Haut débit de dose. Dose plus élevée sur la zone visée.
- Une séance hebdomadaire délivrant une dose importante de radiothérapie.
- Réalisée dans un bunker de radiothérapie.
- En ambulatoire.
- Indication :
o Après le traitement chirurgical : 10gy/2 fractions si RTE avant, 24gy/4 fractions si seule.
o Instillations vaginales 2 à 3 fois par semaine la semaine avant, pendant et 3 semaines après la curie.
o Proposition d’un dilatateur vaginal après le traitement.
Indications
- Pour les tumeurs limités : chirurgie seule +/- curiethérapie.
- Pour les tumeurs de mauvais pronostic : chirurgie + radiothérapie + curiethérapie +/- chimiothérapie.
Hyperplasie et polypes
- Hyperplasies : effet préventif sur la survenue de cancers de l’endomètre et permet également le dia-gnostic précoce.
- Polypes de l’endomètre : résection par hystérectomie opératoire.
- Hyperplasie glandulo-kystique : biopsie, hystérectomie +/- résection endométriale, associée à la cor-rection de l’hyperoestrogénie.
- Hyperplasie atypique : si récidive, hystérectomie simple.
Récidive
- Hormonal : recours aux progestatifs (acétate de médroxyprogestérone per os ou 1g IM/semaine) avec risque thromboembolique, au Tamoxifène, et aux inhibiteurs de l’aromatase.
- Protocole de chimiothérapie : associant diversement FU, doxorubicine, cyclophosphamide, cisplatine, avec un taux de réponse d’environ 20%.
Chimiothérapie et hormonothérapie : aucun intérêt.