COURS IFSI

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03 - Sonde urinaire (UE4.4 S5 - Thérapeutiques et contribution au diagnostic médical)

 UE4.4 S5 – Thérapeutiques et contribution au diagnostic médical

Soins infirmiers à une personne ayant une sonde urinaire
 

22/01/2013



 

Généralités
 

Cadre législatif
- Recommandations de l’HAS – 1999 : Audit clinique en 2005 mais pas de grands changements.
- Recommandations du CTNIN : les infections urinaires représentent la majorité des infections nosocomiales. Elles peuvent être liées : au type de sonde, à la durée du sondage, au terrain du patient qui vient majorer le risque. Elles surviennent 7 à 10 jours après la pose d’une SU (contamination extra et intra luminale). Elles entrainent un coût important car : hospitalisation plus longue, antibiothérapie, complications.
- Code de la santé publique, partie 4 du livre 3, titre 1 chapitre 1 et 2 section 1.

Définition : « le sondage urinaire consiste à mettre en place une sonde dans la vessie par le méat urinaire en suivant l’urètre et ce, de façon atraumatique et indolore en respectant des règles d’asepsie rigoureuse. » (HAS, 1999)

Différents buts :
- Évacuation lors d’une rétention aiguë d’urines.
- Drainage permanent lors d’une rétention chronique d’urines.
- Thérapeutique : lavages (sonde à double courant), instillations (instillations vésicales de chimiothérapies par exemple, améthycine).

 

Recommandations HAS

- Le sondage doit être : atraumatique, aseptique et de courte durée.
- Sondage intermittent /étui pénien préférable à la sonde à demeure si possible. Doit faire l’objet d’échanges dans l’équipe, réflexion bénéfices / risques.

 

Indications / buts

- Rétention urinaire aiguë.
- Paraplégie traumatique.
- Certains cas d’incontinence.
- Per et post chirurgie : chirurgie abdomino-pelvienne.
- Réanimation ou en soins intensifs : coma, entrées/sorties, traitements lourds, PCA.

 

Contre-indications

- Prostatite aiguë : risque de choc septique.
- Plaie de l’urètre ou suspicion de rupture traumatique de l’urètre.
- Rétention chronique avec distension du haut appareil : risque de pyélonéphrite.
- Prothèse endo-urétrale ou sphincter artificiel.
- Urétrite aiguë.
- Infection du carrefour uro-génital : majoration de l’infection.
- Chez l’enfant : rare (exemple : spina bifida en pédiatrie, par sondage intermittent).

 

Réalisation du sondage urinaire (généralités)

- Informer le patient.
- Vérifier la prescription médicale.
- Vérifier si contre-indications.
- Respecter l’intimité du soigné.
- Prévenir : douleur, gêne, brûlure.
- Respecter les précautions standards par le soignant.
- Préparer le matériel adapté.
- Réaliser le soin.
- Noter la réalisation du soin.

 

Choix de la sonde et du collecteur

- Le système clos : un principe et un matériel  prévention du risque infectieux.
     o Fermeture complète du système d’évacuation des urines.
     o Matériel permettant de limiter au maximum les ouvertures.
     o Son usage est impératif.
- Fonction de la durée prévisible :
     o 7 à 10 jours : plutôt en latex + PTFE.
     o Silicone : mieux tolérée, moins de complication locale.
     o 2 – 3 semaines : latex enduit d’hydrogel.
     o 3 semaines à 3 mois : 100% silicone.
- Fonction de l’utilisation.
- Allergie au latex : préférer sonde en silicone.

 

Réalisation du soin

- Selon mode opératoire.
- Installation du patient :
     o Femme : décubitus dorsal sur le bassin, genoux fléchis, cuisses écartées.
     o Homme : décubitus dorsal.
- Procéder à la toilette uro-génitale avec un savon antiseptique.
- Rincer avec de l’eau et sécher.
- Enlever les gants.
- Faire un lavage simple des mains.
- Installer le matériel sur un champ stérile.
- Mettre les gants stériles.
- Réaliser l’antisepsie de la région uro-génitale.
- Vérifier l’étanchéité de la sonde.
- Assembler sonde et collecteur en système clos.
- Introduire la sonde sans forcer.
- Gonfler le ballonnet avec de l’eau stérile (pas de sérum physiologique).
- Positionner le ballonnet.
- Fixer la sonde (sur la cuisse chez la femme, sur l’abdomen chez l’homme) et le collecteur.

 

Incidents, accidents, complications

- « Fausse route ».
- Obstacle.
- Hémorragie (lésion de l’urètre, vidange trop rapide de la vessie).
- Absence d’urine (injecter de l’eau stérile).
- Paraphimosis.
- Lésions traumatiques ou inflammation.
- Douleur.
- Fuites : vérifier le ballonnet, peut-être que le diamètre de la sonde est trop petit.
- Infection.

 

Soins

- Prévenir l’infection :
     o Repérer les portes d’entrée possibles : jonction entre le méat urinaire et la sonde, sonde et collecteur, embout de vidange.
     o Bactériurie : craindre une bactériémie.
     o Prendre des mesures d’hygiène.
- Précautions particulières :
     o Vérifier la bonne hydratation du patient.
     o Avant tout transport du patient réaliser la vidange du collecteur.
     o Veiller à maintenir la position déclive du sac collecteur lors de toute mobilisation du patient.
     o Respecter les principes d’utilisation du système clos.

 

Surveillance

- Diurèse.
- Aspect des urines.
- Intégrité du système clos.
- État cutané.
- Écoulement.
- Fuites.
- Identifier les signes d’infection urinaire.

 

Ablation de la sonde

- Sur PM.
- Procéder à une toilette ug avant l’ablation.
- Dégonfler le ballonnet.
- Retrait de la sonde en respectant le système clos.
- Surveillance de la reprise mictionnelle.

 

Les alternatives au sondage vésical

- Le sondage itératif :
     o Assurer une vidange complète de la vessie chez les patients ayant une rétention chronique d’urines.
     o Il se pratique sur PM.
 
- Le cathétérisme sus-pubien (KTSP) :
     o Acte médical réalisé sous AL.
     o Mise en place d’un drain dans la vessie à travers la paroi de l’abdomen pour drainer directement l’urine vers l’extérieur.
 
- L’étui pénien :
     o Diminue le risque infectieux.