COURS IFSI

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Crises existentielles (UE1.1 S1 - Sociologie, psychologie, anthropologie)

UE1.1 – Psychologie, sociologie, anthropologie

Les différentes crises existentielles en lien avec les étapes de la vie

 

I – Les crises existentielles

 

Du latin crisis : manifestation d'une grave maladie

Du grec Krisis : décision, jugement

 

Dans le domaine médical, on parle de crises pour désigner un changement rapide qui intervient dans l'état de santé d'un malade ou d'une personne en bonne santé.

En psychologie, c'est pour parler de paroxysme, d'exacerbation d'un sentiment. Une crise arrive de façon rapide et s'intensifie (crise de désespoir par exemple). Elle est discontinue et vient rompre une attitude.

 

Elle peut se décomposer en 3 phases :

 

La crise existentielle est un événement personnel ou social, elle se caractérise par un paroxysme de souffrance, d'inquiétude. Ces sentiments peuvent produire des comportements tels que la violence. L'individu peut se sentir impuissant face à la situation. Les conséquences sont importantes, durables, parfois néfastes.

 

Les crises peuvent résulter :

 

Différents critères :

 

La crise n'est pas forcément pathologique, c'est un processus plutôt normal dans le développement. La construction de la personnalité, de l'identité se fait à partir de certaines crises.

 

Personnalité, identité

Dans la psychanalyse, on distingue les points de fixation (sur certains objets, certains modes de satisfaction) et les points de régression (retour à un mode satisfaction privilégié = retour à un point de fixation). Ils sont déterminants pour le développement de la personnalité.

Chez un sujet on observe un aller – retour sur ces points de fixation. Face à un événement qui fait crise, la personnalité d'un sujet va se décomposer suivant un chemin décrit par ces points de fixation (rencontre, séparation, crise, ce qui fait référence au lien). La crise va venir se loger dans ces fragilités.

 

À l'âge adulte, on considère que rien de nouveau se passe. Néanmoins, il y a des périodes particulières à vivre, à affronter, le rapport à l'autre est vécu différemment. Personne ne tient un rôle définitif. Des crises du lien à l'âge adulte expriment un certain malaise.

 

 

II – Le couple

 

On peut comprendre le couple selon les axes psychologique, physiologique et sociologique.

Évolution du couple : émancipation de la femme, loisirs, travail, … Conséquences sur l'évolution du couple. Évolution des modèles homme/femme et parents/enfants.

Aujourd'hui : couple instable, plus de choix personnels, individuels, incertitudes des relations.

Crises identitaires = choix personnels : trouver sa place en fonction de la façon dont s'est constitué l'objet de satisfaction.

 

Comment le jeune adulte en arrive à faire le choix de l'objet, le choix de son partenaire ?

Le choix d'objet s'accomplit en 2 temps :

 

Faire couple, c'est inévitablement refaire couple. Il y a toujours un couple qui a précédé LE couple (inconscient : fixation sur un objet d'amour). Les relations tissées pendant l'âge adulte vont beaucoup ressembler à celles que l'on a entretenu autrefois avec la famille.

 

Le couple et la représentation de soi

Le fait que quelqu'un nous aime peut mettre fin à notre quête identitaire, peut permettre de renforcer notre identité. Dans le couple, les divergences peuvent se faire sentir → concession, compromis sur sa propre personnalité pour pouvoir vivre en couple → identité du couple (moi conjugal).

 

Crise identitaire de l'un pour détruire l'estime de soi de l'autre, pour prendre le dessus.

 

III – Le travail

 

Apport : épanouissement, bien-être, sentiment d'efficacité individuelle, développement de l'estime de soi. Le fait de s'engager dans une activité professionnelle procure un sentiment d'utilité. Aujourd'hui : grande mobilité professionnelle (reconversion), questionnement sur l'évolution professionnelle.

 

Source de difficultés : agressions qui peuvent altérer l'estime de soi, le retentissement peut aller jusqu'à la crise identitaire. Dans le médico-social, ces difficultés peuvent provenir de situation de détresse, de la pression, la quête de performance.

La perte d'emploi (chômage) peut mener à la marginalité économique. Impact sur la personne, sentiment de dévalorisation → situation de crise.

 

Idée que l'activité sociale d'un individu se résume à son emploie. Le sujet ne sait pas comment s'en sortir. Il s'agit d'apprendre à s'apprécier soi-même pour ce que l'on est, non pour ce que l'on fait ou ce que l'on a fait.

 

La dépendance à l'environnement est présente tout au long de la vie. Un adulte a besoin de savoir qu'il a une action sur son environnement. Pour sortir de cette crise, l'adulte va devoir reconnaître qu'il est autonome, croire et espérer que la situation peut changer pour lui.

 

Un professionnel qui accompagne une personne dans cette situation va l'encourager dans ces capacités de se représenter ce qui lui arrive et ce qui l'affect. Il va l'aider à mettre des mots sur ce qu'il ressent et à donner un sens à cette crise, l'aider à utiliser toutes ses ressources pour se reconstruire, se réinvestir.

Dans ces crises, on évolue, on change tout en gardant la même personnalité.

 

IV – La maturescence

 

Young distingue 2 étapes dans le développement humain :

 

Vallon : l'adulte éprouve un besoin de retour sur lui-même, de faire un bilan.

 

Crise du milieu de vie qui peut s'apparenter aux crises antérieures, on remet en question la structure de l'existence, parce qu'il y a de nouveaux éléments qui apparaissent et qu'il fait intégrer (remaniement de ce qui a déjà été mis en place).

 

Période critique à l'âge adulte, produit des sociétés industrielles. Transition, carrefour du vieillissement, l'adulte va vers une nouvelle période de sa vie.

 

Difficultés d'accepter les changement corporels, biologiques, professionnels. Soucis de santé, de maladie qui viennent rappeler que le sujet vieillit. Prise de conscience pour l'adulte qu'il a fini de grandir et qu'il commence à vieillir. Paradoxe : accomplissement // début de la fin.