UE2.5 S3 – Processus inflammatoires et infectieux
Fièvres éruptives, infections ORL
16/12/2011
1. Fièvre de l’enfant
- 1er motif de consultation soins primaires et urgences pédiatriques (20%).
- Entre 3 et 6 épisodes fébriles par an chez les jeunes enfants.
o 4 consultations par an par enfant avant 1 an.
- Difficultés pour les professionnels de santé à identifier une infection bactérienne sévère (IBS).
o Infection virale ? Ou infection bactérienne nécessitant un diagnostic et un traitement rapide ?
- Retard au diagnostic = conséquences graves, voire fatales.
- Identification précoce IBS associée à un meilleur pronostic.
- 1ère cause de décès …
Identifier l’infection BS
- Une sémiologie difficile.
- Épidémiologie : méningocoque et pneumocoques (peuvent provoquer la mort en quelques heures).
Fièvre isolée aux urgences
o Purpura.
o Neurologiques : troubles de la conscience, convulsions.
o Hémodynamique : tension (chez l’enfant, la tension ne diminue qu’en pré-mortem), teint gris ou temps de recoloration cutanée, fréquence cardiaque (tachycardie, à 1 an la FC normale est de 100 / min).
o Respiratoire : hypoxie (cyanose en fonction du taux d’hémoglobine, O2 à partir de 93%, tirage intercostal, creux susternal, palpitation des ailes du nez, ventre qui se gonfle, geignement), hypercapnie (sueurs, HTA, troubles de conscience).
- Terrain à risque : les nourrissons de moins d’1 mois (origine bactérienne dans 50% des cas), les moins de 3 mois (disparition des anticorps maternels et système immunitaire immature, 25% de risque de fièvre d’origine bactérienne), enfants immunodéprimés (greffe, maladie immunitaire).
o Avoir de la fièvre dans le premier mois de la vie est strictement anormale.
o Bilan biologique indispensable, analyse d’urine, radio du thorax. Antibiotiques IV en systématique pour les moins de 1 mois.
- Antibiothérapie : ne pas commencer avant le diagnostic, « désastreux en terme d’écologie bactérienne », infection bactérienne décapitée rendant difficile le diagnostic.
Traitement de la fièvre
- Traitement de la cause.
- Traitement symptomatique :
o Monothérapie : paracétamol (suspension buvable). Si le paracétamol ne suffit pas, administration d’Ibuprofène (Advil*, Nurofen*).
o Posologie : dose poids, c’est-à-dire 15 mg/kg 4 fois.
o Objectif : confort et non apyrexie. On ne traite pas un chiffre mais un retentissement sur l’état général.
2. Infections ORL
Rhinite, rhinopharyngite, rhino-sinusite aiguë
- Infections de l’enfant les plus fréquentes. Symptômes :
- Rhinite : écoulement / obstruction nasal, éternuements.
- Rhinopharyngite : écoulement nasal, toux, éternuements, fièvre.
- Rhinosinusite : écoulement / obstruction nasal, troubles de l'odorat, douleurs (céphalées, congestion du visage = pression).
- Pas d’antibiotiques !
- Les symptômes durent 3 – 4 jours avec de la fièvre, et le nez coule pendant 7 – 10 jours.
- À distinguer de l’angine : pas de nez qui coule, mal de gorge, amygdale augmentée de volume et rouge. La distinction se fait par écouvillonnage (streptotest).
o Virale : on attend qu’elle passe, antalgiques et antipyrétiques.
o Bactérienne : antibiothérapie, Amoxicilline pendant 6 jours.
- Avant 3 ans, pas d’angine bactérienne, uniquement virale. Donc pas de streptotest, pas d’antibiotique.
- Traitement : paracétamol, désobstruction rhinopharyngée (DRP : essentielle, car pendant les 3 premiers mois l’enfant ne respire que par le nez !).
- Bronchiolite : même traitement (paracétamol et DRP).
Otites
- 1ère cause de prescription d’antibiotiques chez l’enfant.
- Diagnostic difficile, surtout chez le jeune enfant : séméiologie, otoscopie.
o Très douloureux au niveau des oreilles + fièvre.
o Si absence de ces signes, pas d’otite.
- Prescription d’antibiotique à large spectre pour une durée de 8 – 10 jours.
- Enfant de plus de 2 ans : 2/3 d’otites virales :
o Pas d’antibiothérapie immédiate.
o Si les signes persistent après 48 heures, antibiothérapie « différée ».
- Enfant de moins de 2 ans : traitement immédiat.
- Antalgique : paracétamol + ibuprofène si besoin (suspension buvable).
o Mastoïdite : otite se compliquant avec un épanchement de pus qui va jusqu’à la mastoïde, entraînant un décollement des oreilles.