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16 Diarrhées de l'enfant (UE2.05 S3 - Processus inflammatoires et infectieux)

UE2.5 S3 – Processus inflammatoires et infectieux

Diarrhées de l’enfant

4/01/2012

 

 

 

1. Définitions

 

 

 

2. Physiopathologie

 

 

o    Non-absorption proximale des hydrates de carbone à fuite d’eau par osmose.

o    Hypersécrétion par activation toxinique de l’adénylcyclase entrainant la sécrétion de chlore.

o    D’où intérêt du SRO : stimulation absorption du sodium par apport de sucre, respect de l’osmolarité, apport d’électrolytes, apport de bicarbonates pour prévenir l’acidose.

 

o    Bactérienne (ou inflammatoire).

o    Destruction entérocytes par invasion bactérienne.

o    Réaction exsudative inflammatoire = glaire.

o    Diminution de la capacité d’absorption intestinale à cause de lésions des entérocytes et atrophie villositaire.

 

o    Malabsorption des graisses, des sucres, du gluten.

o    Fuite des graisses dans les selles (selles graisseuses) qui entrainent eau ou fuite du sucre.

o    Se calme avec le jeûne.

 

o    Accélération du transit.

 

 

 

3. Épidémiologie

 

 

 

 
 

4. Clinique

 

Caractériser la diarrhée

 

La déshydratation = RISQUE

o    Attention avant 3 mois : avis médical +++

o    Cause de décès.

o    Plus l’enfant est jeune, plus il est constitué d’eau, et plus cette eau se situe dans les secteurs extracellulaires.

o    Un nouveau-né = 80% d’eau (45% extracellulaire et 35% intracellulaire).

o    Vers 1 an = 70% d’eau (25% EC et 45 IC).

o    À la naissance, 25% de l’eau est recyclé par jour, 6% chez l’adulte : les besoins hydriques journaliers rapportés au poids sont plus importants chez le nourrisson.

o    Le pouvoir de concentration urinaire est moindre au cours des premiers mois de vie.

o    Les nourrissons dépendent de leurs parents pour leurs apports hydriques et l’expression de leur soif est plus difficile à percevoir.

 

 

o    Perte de poids :

§  Si plus de 5% : attention.

§  Si plus de 10% : danger, hospitalisation.

§  Si diarrhée et poids stable : attention 3ème secteur (liquide intra-abdominal).

§  Si diarrhée avec poids stable ou qui monte : attention SHU (œdème).

 

o    Signes généraux :

§  Muqueuses sèches

§  Pli cutané : 10% de perte de poids = signe tardif ++

§  Cernes.

§  Fontanelle creuse.

§  Fièvre si déshydratation intracellulaire.

§  Soif

 

o    Signes hémodynamiques = hypovolémie.

§  Tachycardie.

§  Pas d’urine, pas de larme.

§  Temps de recoloration capillaire augmenté (plus de 3 secondes), marbrures.

§  Hypotension (tardive, « l’arrêt cardiaque n’est pas loin »).

 

o    Signes neurologiques

§  Troubles de la conscience, hypotonie.

§  Signes tardifs : signes de bas débit cérébral sur hypovolémie extrême.

 

o    Signes biologiques

§  Hypernatrémie le plus souvent (parfois hyponatrémie si perte de sel important dans les selles).

§  Hyper protidémie.

§  Élévation de l’hématocrite (on ne fait pas de prise de sang systématique, juste si perfusion pour réhydratation orale).

 

o    Cernes oculaires

o    Pli cutané persistant

o    Fontanelle déprimée

o    Absence de larme lors des pleurs

o    Tachycardie

o    Polypnée

o    Marbrures, temps de recoloration cutané allongé

o    Tardifs : hypotension artérielle et oligurie.

 

o    Muqueuses sèches et soif

o    Hypotonie des globes oculaires.

o    Fièvre.

o    Troubles de la conscience.

 

Signes de gravité

o    Perte de poids de 10% ou plus

o    Signes de choc hypovolémique : tachycardie, TRC allongé, marbrures, pli cutané, troubles de la conscience, hypotonie.

 

o    SHU : sang dans les selles, œdème, HTA.

o    Bactérienne : fièvre très élevée, frissons, sang dans les selles.

 

o    Prématuré, maladie chronique

o    Moins de 3 mois

 

 

 

5. Traitement

 

Orale

o    Le traitement de référence de la GEA +++.

o    Mis au point par l’OMS.

o    Adapté aux pertes hydro-électrolytiques.

o    Mode de préparation :    

§  1 sachet dans 200 ml d’eau.

§  A volonté, faire boire par petites quantités (10 – 15 ml) toutes les 5 à 10 minutes si vomissements.

§  Pas de limitation de quantité : tant que l’enfant a soif et a la diarrhée.

o    En fractionnant si vomissement

 

Intraveineuse

o    Perte de poids de plus de 10%

o    Donc si natrémie très élevée au début : surveillance du ionogramme sanguin en cours de réhydratation (perfusion).

 

Alimentation

o    Astringent (pâtes, riz, viande maigre), éviter gras et fibres.

 

Traitement préventif

o    Rotavirus : pas encore au calendrier français.

 

 

 

6. Surveillance

o    Poids

o    Quantité de SRO bue.

 

o    Changement du teint.

o    Yeux creusés.

o    Fontanelle creusée.

o    Peau qui plisse.

o    Couches sèches depuis plus de 12 heures.

o    Baisse de tonus, baisse de la vigilance.

o    Cœur qui bat très vite.

o    Sang dans les selles.

o    Œdème (gonflement des yeux).

 

o    Refuse de boire alors que selles nombreuses.

o    Vomissements.

o    Perte de poids malgré hydratation.

o    Selles très nombreuses qui débordent de la couche (risque de déshydratation rapide chez les nourrissons).

 

o    Ne pas réhydrater trop vite si IV.

o    Risque de convulsions si on fait baisser la natrémie trop vite.

o    Surveillance du poids.

o    Surveillance de la fréquence des selles.

o    Surveillance de la prise du SRO.

o    Surveillance de la TA.

 

 

 

7. Prévention

 

 

 

 

8. Diarrhée aiguë infectieuse

 

Principales causes

 

Épidémiologie

 

Diarrhée aiguë virale

o    Fièvre parfois élevée (rotavirus).

o    Diarrhée liquidienne aiguë, selles fréquentes.

o    Douleurs abdominales associées (coliques).

o    Attention à la déshydratation +++, rapide chez les plus petits.

 

o    Réhydratation : soluté de réhydratation orale +++

o    Hygiène des mains +++

o    Alimentation et surveillance.

 

Diarrhée bactérienne toxinique

o    Souvent pas ou peu de fièvre, c’est la toxine qui rend malade, pas la bactérie.

o    Diarrhée aiguë aqueuse, vomissements.

o    Début brutal après repas (quelques heures pour le staphylocoque doré).

o    Plusieurs cas : les rechercher systématiquement.

 

o    Symptomatique : réhydratation (SRO +++).

o    Étiologie : anatoxine (botulisme), pas d’antibiotique (sauf cas exceptionnel).

 

Diarrhée bactérienne invasive

o    Diarrhée glairo-sanglante.

o    Fièvre parfois élevée.

o    Risque de bactériémie (fièvre, frissons) surtout chez les moins de 6 mois.

 

o    Salmonelle : toxi-infection alimentaire (crème, œuf), péril oro-fécal.

o    Shigelle : péril oro-fécal, voyage, attention risque de complications neurologiques (convulsions).

o    Campylobacter : péril oro-fécal, pseudo-appendicite, manifestations post-infectieuses (arthrite).

 

o    Réhydratation +++ (SRO).

o    Antibiotiques :

§  Toujours pour Shigelle.

§  Salmonelle : chez les mois de 6 mois ou si signes de sepsis (fièvre élevée, AEG).

§  Parfois pour Campylobacter : si symptômes persistants, jeune âge.

 

o    Prévention ;

§  Hygiène des mains.

§  Isolement contact.

 

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU)

o    Atteinte rénale : insuffisance rénale oligo-anurique.

o    Neurologique : microangiopathie thrombotique.

 

o    Notion de diarrhée glairo-sanglante (inconstant).

o    Œdème : prise de poids malgré diarrhée (attention).

o    HTA.

o    Oligurie.

o    Convulsions = atteinte neurologique.

 

o    En réanimation.

o    Prise en charge spécialisée néphropédiatrique.

o    Restriction hydrique, parfois dialyse.

o    Pas d’antibiotique.

 

Diarrhée parasitaire

 

 

 

 

9. Diarrhée aiguë non infectieuse

 

Diarrhée fonctionnelle

o    Cause la plus fréquente de diarrhée chronique durant l’enfance.

o    Apparition entre 6 et 36 mois.

o    Cas spontané décrit entre 2 et 4 ans.

 

o    Plus de 3 selles par jour sans douleur.

o    Première selle plus formée (grosse).

o    Selles dans la journée seulement, en diarrhée.

o    Pas de retard de croissance, si apport calorique suffisant.

o    Souvent une histoire positive concernant un excès de jus de fruits.

o    Particules alimentaires dans les selles.

 

o    Restriction dans la diète : diminuer les liquides osmotiques (jus de pommes, jus de prunes, …), augmenter la proportion des graisses.

o    Réassurance.


Intolérance au protéines de lait de vache (PLV)

o    Nourrisson parfois nouveau-né.

o    Lors du sevrage si allaitement maternel.

o    Diarrhée chronique.

o    Peut s’associer à de l’eczéma, stagnation pondérale.

 

o    Éviction protéines de lait de vache ++.

o    Tests cutanés et sanguins inconstamment positifs.

o    Réintroduction après l’âge de un an avec allergologue (hôpital).

 

Maladie cœliaque

o    Diarrhée chronique.

o    Apparition lors de la diversification à l’introduction des céréales à base de blé, seigle (vers 6 mois).

o    Cassure de la courbe de poids.

o    Dénutrition : anémie, baisse de l’albumine.

 

 

Diarrhée inflammatoire

o    Grands enfants et adolescents.

o    Histoire familiale.

o    Diarrhée chronique, parfois fièvre.

o    Syndrome inflammatoire biologique.

o    Dénutrition.

 

 

Intolérance au lactose


Autres cause de diarrhée chronique de l’enfant