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UE2.06 S2 - Processus psychopathologiques
05 Les troubles de la conduite alimentaire

IV – Les troubles des conduites alimentaires

 

  • Tous les liens qui associent l’activité alimentaire et les enjeux psychoaffectifs. Drogue à la portée de tous, chacun a déjà fait l’expérience. Malentendu qui consiste à vouloir combler un vide existentiel, un manque psychique, en se remplissant physiquement, en se remplissant l’estomac, atteignant un paroxysme dans la boulimie. La plupart des conduites alimentaires sont ancrées dans le biologique, elles mettent en jeux des éléments physiologique, moteurs et psychologiques. Il faut distinguer la notion de faim (état somatique provoqué par le manque de nourriture, elle est supprimée par l’ingestion) et celle d’appétit (état conscient de désir de nourriture, provoqué par l’intérêt éprouvé pour tel ou tel aliment, il varie selon les individus, leur âge, le sexe, les coutumes, le climat, …).

 

  • L’alimentation aux différents âges :
    • Le premier aliment est le lait, puis bouillies semi-liquide, aliment mixé, solide. Cette transition se nomme le sevrage, il survient de plus en plus tôt dans les sociétés occidentales. Il se conclut en moyenne avant 2 ans, et correspond à la fin d’un système relationnel entre la mère et l’enfant, les frustrations que le sevrage peut engendrer peuvent représenter un véritable traumatisme. Il attribue à l’aliment solide toutes les angoisses que lui inspire l’étranger. Le sevrage marque également le passage de l’aliment nature à l’aliment culture, toutes les manières de la table ont pour but la mise à distance de la nourriture, pour se différencier en tant qu’être culturel.
    • A l’adolescence, on note de l’opposition, voire de la transgression face aux coutumes alimentaires, il arrive en retard au repas, il se gave de sucre, … C’est à ce moment qu’apparaisse les conduites addictives (alcool, tabac, drogue, …).
    • A l’âge adulte, on note un retour des manières de la table, une stabilisation des pulsions orales avec la recherche de substituts comme le travail, la télévision, les cigarettes, … Les repas sont chargés différemment en terme de symbolique.

 

 

 

1.     L’anorexie

 

  • L’anorexie mentale affecte le plus souvent les adolescentes, elle apparait lors des transformations physiques pubertaires, avec tout un ensemble de répercussions physiques et sociales. La plupart des adolescentes va refuser d’une manière angoissée l’objet alimentaire. Elle rejette inconsciemment un monde qui est incompatible avec sa conception, son exigence d’un monde idéalisé de pureté. L’acte alimentaire est susceptible de la souiller, de la salir, elle le considère comme étant répugnant, dégoutant, voire même honteux. Elle va se réfugier dans un corps asexué pour se protéger des risques de l’altérité. L’anorexie renvoie à l’ambivalence du rapport nourricier avec la mère, il existe alors une relation de chantage comme tentative d’existence

  • Triade symptomatique : les trois A de Lasègue.
    • Amaigrissement : variable, jusqu’à la perte d’un tiers du poids, fonte massive des réserves graisseuses superficielles et profondes, la jeune fille n’est plus femme (seins, hanches, fesses effacées). Les joues deviennent creuses, les membres ressemblent à des baguettes de tambours, les cheveux deviennent ternes et secs, hyperpilosité.
    • Anorexie : restriction alimentaire, régime pour éliminer un embonpoint. Ça commence par une restriction qualitative (viande, aliments gras), puis refus de l’alimentation quasi-total. Ralentissement de la digestion, de l’évacuation de l’estomac, du transit intestinal. Cela vient renforcer le manque d’appétit. Enfin installation d’une intolérance gastrique.
    • Aménorrhée : coïncide avec le début de l’anorexie, dernier symptôme à disparaitre.

  • Plusieurs attitudes psychologiques particulières
    • Méconnaissance de la maigreur : constante chez l’anorexique. Elle ne se voit pas maigre, trouble de la perception au niveau de l’image du corps (dysmorphophobie). Elle ne veut pas s’avouer la gravité de son état, sa maigreur entraine un sentiment de bien-être, de toute puissance, de triomphe.
    • Désir éperdu de maigreur, peur de grossir : ce désir et cette peur occupent une place croissante dans son activité mentale. Elle met en place d’incessante mesures de ce qu’elle ingurgite, elle se pèse souvent dès qu’elle mange, ces mesures rythment la vie de l’anorexique. Recherche des apports caloriques des aliments.
    • Hyperactivité sur le plan physique : fanatique du jogging, attitude particulière à l’égard du corps, des besoins physiologiques, intérêt exagéré pour la nourriture, elle collectionne les recettes, cuisine pour les autres. Accumulation de nourriture chez elle, vols d’aliments.
    • Contrôle des ingestas et des excrétas : cette restriction alimentaire et ce tri qu’elle s’impose, sont fonction de ses repères personnels, ces repas sont interminables. Elle grignote par portion infirme, contrôle de l’élimination par le vomissement, la prise de diurétiques. Mais elle se sent en échec permanent par rapport à ces contrôles, ce qui implique des contraintes de contrôle de plus en plus importantes. L’apparition d’épisodes boulimiques vient concrétiser ce sentiment d’échec. Erotisation de la sensation de faim, méconnaissance de la fatigue, volonté d’ascèse, de pureté.
    • Problématique existentielle : l’anorexique va se détruire pour s’assurer que son existence, ce n’est pas une conduite suicidaire, mais se développe une attitude mégalomaniaque liée à la maitrise de ses besoins. C’est le corps qui est visé, un corps machine, un corps fétiche, un corps écran, un corps qui va venir protéger l’anorexique de ces affects envahissants, incontrôlables.
    • Responsabilité : l’anorexique ne se sent pas responsable, elle a un défaut au niveau de sa confiance en elle, elle ne prend pas de décision, elle attend que les autres fassent à sa place. Pour elle prendre une décision est comme une torture. Elle a l’impression de ne rien mériter, de n’avoir besoin de rien. Elle est très sensible, elle prend tout au sérieux, elle prend tout pour elle.
    • Perfection : perfectionniste, cela ne concerne pas le désir de bien faire, mais le désir d’atteindre la pureté, de se débarrasser de cette impression d’être mauvaise. L’anorexie n’a rien à voir avec le poids ou la nourriture, le véritable problème se situe à l’intérieur de la personne.

 

  • La vie relationnelle des anorexiques : elle lutte pour sa satiété elle-même, tant individuellement qu’au sein du groupe, on note souvent dans les mois qui précèdent l’installation de l’anorexie l’appauvrissement des relations amicales, l’adolescente s’isole, elle devient moins intéressée par les conversations des jeunes de son âges. Les relations qu’elle entretient avec ses proches sont des relations de dépendance. L’anorexie peut être comprise comme une tentative de se dégager de cette emprise, de cette relation de dépendance. Elle tente d’inverser les rôles, c’est la mesure qui devient dépendante de son bon vouloir, du fait de se nourrir ou pas, l’anorexique est souvent décrite comme tyrannique par ses proches, une famille qui ne pense qu’à la faire manger. Il existe chez elle un profond sentiment de désespoir, d’abandon. Elle exprime une incapacité à exprimer son rôle génital, et toutes les transformations qui sont propres à la puberté.

 

  • Psychopathologie familiale : la mère est un personnage fort, rigide, voire même tyrannique, peu chaleureuse, elle évite les manifestations émotionnelles, elle valorise les performances. Le père est décrit comme ayant un caractère effacé, soumis à la domination de sa femme, incapable de faire preuve d’autorité. La famille cherche à apparaitre comme parfaire (caricature de  la normalité), alors qu’elles sont souvent repliées sur elle-même, défaut d’expressivité.

 

  • Vie sexuelle : fait l’objet d’un refoulement massif, d’un désinvestissement complet. Lorsqu’il y a une activité sexuelle, elle s’inscrit dans un comportement de maitrise (le corps est à disposition de l’anorexique). Surinvestissement du regard, du voyeurisme, de l’exhibitionniste.

 

  • Fonctionnement intellectuel : surinvestissement intellectuel, accède souvent aux études supérieures, intelligence supérieure à la normale, résultat meilleur pour l’apprentissage que pour la créativité. Elle recherche des buts très élevés.

 

  • Traitement : en institution spécialisée, séparation avec la famille, médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques), stimuler l’appétit (antihistaminiques), psychothérapie individuelle conjointe avec une psychothérapie familiale, hospitalisation indiquée dans les formes d’anorexie graves (poids critique), mise en place d’un contrat porté sur la prise de poids, contrat intangible, isolement plus ou moins stricte qui fait partie du contrat, réalimentation de la personne, réapprendre à la personne à avoir une relation saine avec la nourriture, parfois alimentation artificielle. En moyenne 3 à 5 ans pour sortir d’un état anorexique. Dans 50% des cas, guérison complète.

 

  • Conséquences de l’anorexie : problèmes cardiaques (troubles du rythme, diminution du muscle cardiaque, crise cardiaque), infertilité, perte osseuse, retard de croissance, dommage au niveau des nerfs, du cerveau, anémie, constipation, ballonnement, mort par arrêt cardiaque dans l’extrême.

 

 

2.     La boulimie

 

  • Appétit excessif qui entraine le sujet à manger exagérément, et inconsciemment, il cherche à combler par la nourriture un vide affectif. Concerne surtout des adolescentes ou des jeunes femmes. La boulimique, lors de ses crises, absorbe sans faim ni plaisir, de manière incoercible, impulsive, une grande quantité de nourriture et d’eau, jusqu’à n’en plus pouvoir. Tout y passe : sucré, salé, chaud, froid, dans n’importe quel ordre, tout ce qui est facilement ingérable. C’est là sa façon de contrer l’angoisse qu’elle sent monter en elle. Ensuite elle va se sentir honteuse, soucieuse de garder sa ligne, et donc le plus souvent, une fois la crise passée, elle va provoquer ses vomissements pour régurgiter ce qu’elle a ingérer. La boulimie peut être isolée ou se retrouver dans l’accès dépressif, le trouble anxieux. Perte de poids par des régimes très restrictifs, par les vomissements à répétition, par l’utilisation de laxatifs, … Variations du poids. La boulimique a conscience de l’anormalité de son comportement, elle est dans la crainte de ne pas être capable d’arrêter de manger. On note souvent l’existence de deux crises par semaine. La boulimie est une conduite pathologique du comportement qui sert souvent à éclipser certains traits de la personnalité, à dissoudre des conflits divers (familiales, sociaux, professionnels). La plupart du temps, les crises de boulimie débutent quand cesse la tutelle parentale.

 

  • Psychopathologie : importance d’une relation de dépendance à l’entourage, anxiété, intolérance à la frustration, intolérance à la solitude. Cette dépendance serait à mettre en relation avec un échec des premiers processus d’intériorisation des relations mère – enfant. En cas de conflit, au lieu de refouler le boulimique préfère s’extérioriser dans le passage à l’acte, qui servirait d’exutoire. Cet exutoire est favorisé par les conditions socioculturelles actuelles (magasins ouverts 24/24h). Le boulimique a du mal à exprimer un sentiment, un affect, il ne peut que n’anesthésier dans la nourriture qui, espère-t-il, va venir combler le vide qui est en lui.

 

  • Traitement : psychothérapie cognitivo-comportementaliste, psychothérapie analytique, psychothérapie familiale, traitement antidépresseur, thérapie nutritionnelle.

 

 

 

3.     L’obésité

 

  • Les causes principales sont d’ordre psychosocial. On donne pour explication une alimentation trop riche en sucre et en graisse, excessive, mal équilibrée, avec une activité physique insuffisante. Bien que ces causes soient exactes, elles nous détournent de l’essentiel du problème, qui est ailleurs. Si l’obésité prend une grande ampleur aujourd’hui, c’est que les conditions de vie sont stressantes, les contraintes qui pèsent sur les enfants et sur les adultes sont de plus en plus lourdes. « Il faut être le meilleur », dès l’école maternelle. Les parents sont pris par leurs propres préoccupations, ils sont très exigeants et insuffisamment disponibles. C’est très facile d’interdire les distributeurs de friandises dans les écoles, de fouiller les étudiants à l’entrée des écoles. 400 millions d’adultes sont obèses dans le monde, dont 11,5% en France. L’IMC dépasse 25 ou 30 dans le surpoids, mais on arrive dans l’obésité morbide au-delà 40.
  • Il est important pour l’obèse de maintenir son poids, souvent c’est quelqu’un de passif, d’empathique, il a une image négative de lui-même, son imaginaire est pauvre, il croit échapper aux lois de la diététique. Son obésité est une carapace physique et psychique. Il existe également un fantasme de bisexualité chez l’obèse, et généralement, quand l’obèse décide de maigrir c’est jamais pour lui-même mais c’est pour quelqu’un d’autre, quelqu’un de proche, mais cette résolution de maigrir de tient jamais longtemps. Il pourrait y avoir une identification à une mère obèse, ou une réaction à la mère. La mère obèse est souvent une bonne mère, elle donne énormément.

 

 

 

4.     Le mérycisme

 

  • Comportement pathologique qui se traduit par l’action de faire remonter son bol alimentaire pour le ruminer à nouveau. Souvent la personne se sent seule, c’est un comportement autoérotique qui traduit une carence sur le plan maternelle entre le quatrième et le huitième mois. Ce symptôme disparait quand l’enfant trouve un substitut maternel chaleureux. Son comportement s’associe souvent à des conduites anales.

5.     L’alcoolisme

 

  • La consommation d’alcool se répand sur l’ensemble de la planète. L’alcoolisme se répand chez les femmes et chez les adolescents, groupes jusque-là préservés. L’alcoolisme décroit dans les bars, dans les restaurants, mais se retrouve entre amis, dans la famille (ivresse d’appartement). Traitement rapide de la personne. Trouble des comportements alimentaires, il y a alcoolisme quand l’individu a perdu sa liberté de s’abstenir, notion de dépendance pathologique du malade envers son toxique, qui inscrit le rapport à l’alcool dans le registre du besoin, et non dans celui du désir.

 

  • Classification de Fouquet
    • Alcoolites : alcoolisme primaire, alcoolisme d’entrainement, buveurs occasionnels. Puis s’installe une dépendance croissante mais qui provoque rarement des ivresses. Terrain prédisposant, surtout biologique et psychotique. L’alcool consommé est la bière, le vin, en consommation quotidienne, continue, mais en compagnie. N’entraine aucun sentiment de culpabilité.
    • Alcoolose : alcoolisme névrotique, consommation régulière, paroxystique, dépendance rapide et totale. Cette forme d’alcoolisation survient quand il existe de complications fréquentes et précoces sur les plans familial, affectif, professionnel. Troubles de la personnalité, anxiété, on retrouve souvent une hérédité névrotique ou psychotique des parents. Alcools consommés : apéritifs, liqueurs. Consommation seule et dissimulée, avec des ivresses fréquentes. On retrouve souvent des différents conjugaux, des troubles de la sexualité, des troubles précoces au niveau du comportement.
    • Somalcoolose : alcoolisme psychiatrique, dipsomaniaque (forme très rare de l’alcoolisme, les crises sont très brèves, mais alcoolisation intense). Consommation massive, solitaire en général, de n’importe quoi et dans n’importe quel ordre. Culpabilité très forte, répulsion après les crises. Troubles de la sexualité. Durée indéterminée, le but de faire grimper le somalcoolose dans la hiérarchie, de le faire progresser.

 

  • Facteurs
    • Facteurs physiologiques, génétiques : au niveau du sexe, il y aurait une femme pour six hommes, avec une plus grande vulnérabilité pour les femmes (plus de cirrhose). Appétence (besoin irrépressible de boire), tolérance (propriété que possède l’organisme à supporter l’alcool sans apparition de symptôme pathologique d’ivresse), dépendance (implique un besoin physique de boire, sans laquelle le syndrome de sevrage apparaît). L’étude des facteurs génétiques de l’hérédité de l’alcoolisme est complexe en raison de l’importance de l’environnement psychologique (alcoolisme autour de l’enfant, rôle de l’apprentissage familiale, identification au père alcoolique).
    • Facteurs socioculturels : l’alcoolisme en société est synonyme de convivialité, parfois d’intégration sociale, de fait identificatoire. Difficulté d’intégration du à la transplantation, à la perte d’identité culturelle, facilité économique, accès facile à l’alcool, faible prix, multiplicité des débits de boisson, milieu du travail (pénible, exposé à la chaleur, à la poussière, …), métier au contact du public (bar, restaurant), milieux syndicaux, milieu familiale (importance de l’hérédité, éducation trop permissive ou trop rigide, impact de traumatisme durant l’enfance, dispersion familiale, divorce, relations conflictuelles avec le père ou la mère).
    • Facteurs psychologiques : il existe chez l’alcoolique des traits particuliers, passivité, intolérance aux frustrations, irritabilité, impulsivité avec tendance aux colères, à la violence, recherche du groupe. Mais aussi réactions dépressives, immaturité affective, manque de confiance, déni de l’alcool. Visage congestionné, conjonctive injectée, haleine fétide, alcoolisée, atteinte physique réelle (troubles digestifs, gueule de bois au réveil, pituite matinale, gastrite, ulcère de l’estomac, hépatomégalie), troubles neurologiques (tremblements matinaux). Effet psychotrope, effet anxiolytique à court terme, stimulant. La conduite alcoolique a une valeur conjuratoire liée à une fragilité narcissique, à une immaturité du Moi, l’alcoolique est assujetti à ce besoin impérieux, il est dans la difficulté de supporter les relations avec les autres, les aléas de la relation objectal, il est complètement soumis au bon vouloir de l’autre, il a peur de l’abandon, peur de la frustration, ce qui fait qu’il aura souvent recours à l’alcool, en tant qu’objet matériel accessible rapidement, résolution magique de ses problèmes. On repère souvent dans le vécu une carence dans la relation objectale, une relation complice avec une mère indulgente, le sevrage a été vécu par lui comme une trahison.  Sentiment d’insécurité qui entraine une dépendance orale. Alternance de dépendance et d’agressivité, cette alternance ne permet pas à la personne d’accéder à une personnalité autonome, on assiste progressivement …IL y aurait eu un évènement traumatique qui n’a jamais été intégrer dans la vie psychique. L’état d’ébriété aurait une fonction de leur, une tentative incessante de se recréer, de recréer une identité qu’il n’a jamais eu. Remise en cause de la loi maternelle par le biais de l’alcoolisation. Au travers de sa consommation d’alcool, il y aurait une tentative d’accéder à son statut de sujet, lorsque qu’il est ivre il atteint son Moi idéal, il devient tout puissant. L’alcoolique vit un combat entre deux narcissismes, celui représenté par l’entourage et l’autre c’est son propre narcissisme. Sa difficulté narcissique l’amène à rechercher un Autre identique à lui-même (relation de comptoir, de beuverie, d’u métier virile, d’homosexualité latente). Le délire de jalousie est très fréquent chez l’alcoolique. Il reflète cette homosexualité refoulé par rapport à un rival tout puissante capable de satisfaire sa femme à défaut de lui-même.

o    Prévalence de l’oralité, perte objectale, l’identité identificatoire, alternance de dépendance et d’agressivité, deux narcissismes, recherche d’un autre identique, difficulté à supporter la relation objectale.

 

  • Mots rattachés
    • L’abstinence : souvent associée à l’alcool, fait de ne pas ou de ne plus consommer d’alcool. On peut le faire par choix personnel, par conviction idéologique. Au niveau de l’alcoolisme il n’y a pas d’urgence à obtenir l’abstinence. C’est une étape et non une finalité, c’est un préalable. Si elle est contrainte elle peut conduire à des complications immédiates graves (épilepsie, agitations aiguës, delirium tremens), des difficultés relationnelles, des rechutes. Il faut qu’elle soit vécue comme une expérience accompagnée, elle permet ensuite un choix ultérieur conscient, volontaire et durable, conduisant à une vie sans alcool.
    • Consommateur excessif : risque de dépendance qui n’est pas mesurable, sa consommation dépasse les quantités autorisées. Vis-à-vis des toxiques il existe des inégalités entre les individus, chacun est plus ou moins  vulnérable, cette vulnérabilité n’est pas mesurable a priori.
    • Cure de désintoxication : il n’existe pas de cure miracle avec l’alcoolisme, de même qu’il n’existe pas de médicament pour empêcher de boire. Dans le processus d'accompagnement de l’alcoolisme, la cure est un moment de sevrage, c’est-à-dire l’introduction du « sans alcool », phase préparatoire, rupture physique et psychologique de la personne qui va permettre la mise en place d’une lente maturation du désir de la personne. Ensuite la cure est suivie après sevrage d’une post cure, processus d’autonomisation sans alcool. La cure doit inclure les proches du patients, qui auront eux aussi à évoluer, à modifier leur approche, leur propre comportement vis-à-vis de la personne alcoolique.
    • Le déni : « je ne bois pas », « j’arrête quand je veux, ce n’est pas un problème », nombre de patient alcoolique oppose le même comportement, il ressent de reconnaître leur alcoolisation. Le déni est pris comme une carte d’identité de l’alcoolique, c’est un moyen de défense, de protection face à une réalité insupportable. Ce déni n’appartient seulement au buveur, il y a aussi le déni de la conjointe (« mon mari n’est pas alcoolique »), le déni du médecin (1/5 des patients en médecine générale présente un risque ou une maladie liée à la consommation d’alcool), le déni social.
    • La réalcoolisation, la rechute : avatar dans l’histoire des alcooliques, passage obligé, confirmation d’une dépendance alcoolique. L’alcoolisation entretient souvent une relation d’équilibre entre les milieux familiaux, sociaux et professionnels. L’arrêt crée un déséquilibre, qui peut amener inconsciemment les différents partenaires à réintroduire l’alcoolisation dans le système (position d’un verre, réorganisation au sein de la constellation familiale). La réalcoolisation fait partie du processus.

 

  • Principes thérapeutique : il faut aider la personne dans son double combat, l’importance d’un contrat thérapeutique avec la définition d’objectifs à atteindre, ils sont établis avec l’accord du malade et de son entourage. On ne peut rompre le processus sans objectif, il faut un cadre thérapeutique solide, fiable. Il faut mettre un traitement spécifique, mais le plus important est l’accompagnement.

 

 

 

6.     La toxicomanie

 

  • Appétence anormale et prolongée manifestée par certaines personnes pour des substances ou des drogues qu’ils ont connues accidentellement ou recherchées volontairement l’effet sédatif, euphorisant ou dynamisant. Ensuite c’est une appétence qui devient une habitude tyrannique, et qui entraine presque inévitablement l’augmentation progressive des doses. La toxicomanie, ce n’est pas seulement l’effet physiologique, mais le comportement particulier, spécifique, d’une personne en présence d’une substance donnée. Chez le toxicomane, association de trois critères :
    • Un invincible désir, ou le besoin de continuer à consommer la drogue par tous les moyens.
    • La tendance à augmenter les doses.
    • La dépendance, d’ordre psychique et physique
  • Il ne suffit pas de toucher à quelques substances pour être toxicomane, il y a aussi la notion de dépendance.
  • Les drogues les plus consommées en France : cannabis, héroïne, cocaïne, barbituriques, benzodiazépines. En moyenne 100 à 150 000 toxicomanes en France, l’âge de début se situerait entre 17 et 23 ans, la population la plus atteinte serait les hommes de 20 à 25 ans (trois hommes pour une femme). L’héroïne serait la première cause de décès (80% des cas), puis les médicaments.

 

  • Les motivations : elles sont multiples. Usagers occasionnels qui ne présentent pas de pharmacodépendance.
    • La curiosité : habituelle chez l’adolescent, à la recherche de sensations nouvelles, modes, pression du groupe, le désir de ne pas être en reste (souvent à la base des premières expériences).
    • L’attrait pour un plaisir interdit : pratique souvent décriée par les adultes, les médias.
    • La fascination : liée à la perception d’un danger potentiel, danger qui va conférer à l’expérience du toxicomane une valeur initiatique, ça va venir conjurer l’angoisse de mort.
    • La connotation antisociale de l’abus de certains toxiques : donne à ce comportement la valeur d’un rejet traditionnel, mouvement de contestation, caractéristique de la crise d’adolescence.
    • L’évasion : d’un monde perçu comme hostile, ingrat, la fuite d’une réalité contraignante, qui peut jouer un rôle chez les adolescents mal préparée à se confronter à la vie d’adulte, aux responsabilités socioprofessionnels, phénomène de marginalisation, adolescents appartenant à des milieux défavorisés.
    • La recherche naïve d’une communication avec d’autres personnes qui partagent les mêmes espoirs, les mêmes positions idéologiques contestataires.
    • Caractère de provocation : tentative désespérée de faire réagir des parents indifférents, inaccessibles, enfermement dans des principes désuets, tentative de rétablir une communication avec eux, appartenance à un milieu bourgeois, lorsque le père est incapable d’offrir à l’adolescent un modèle identificatoire efficace.
    • La recherche chez certaines personnes d’utiliser certaines substances en raison de leurs effets : augmentation des capacités intellectuelles, créatives, artistiques.
    • Besoin d’affirmation narcissique : la substance va provoquer un sentiment de toute-puissance.
    • La difficulté à tolérer toutes les frustrations, toutes les perturbations de la maturité affective et sexuelle, il va y avoir l’accès à un plaisir sur demande.

 

  • Les principales drogues utilisées
    • L’héroïne : drogue la plus dangereuse après échéance, nombreuses propriétés sur le SNC et sur le système respiratoire. Utilisée sous forme de poudre, disponible sur le marché clandestin. L’injection directe provoque un flash, une sensation brutale et violente de plaisir complet.
    • La cocaïne : poudre blanche, prisée. Produit une exaltation de l’humeur qui s’accompagne de troubles du jugement et de la conduite. Utilisée dans les milieux artistiques et intellectuels. Crack : mélange d’héroïne et de cocaïne. Induit une dépendance très rapide.
    • Le cannabis : intoxication mineure, troubles de la conscience, entraine parfois une confusion mentale très nette. Usage très créatif dans la consommation de cannabis. Petit à petit, capacités intellectuelles et physiques diminuées.
    • Toxicomanie médicamenteuse : dérivés de l’opium (morphine, antalgiques), amphétamines, anorexigènes, antidépresseurs, hypnotiques, tranquillisants, … Utilisés pour leurs effets d’exaltation et d’excitation.
    • Le LSD : substance très active à des doses très minimes. Il a suscité l’intérêt des médecins. Utilisé pour faire un « petit voyage », un trip.

 

  • Les toxicomanes
    • Les psychotiques : début de schizophrénie, l’usage de certaines intoxications entraine des phénomènes de dépersonnalisation et un syndrome de dissociation. Souvent les sujets ne se présentent pas comme des toxicomanes, l’usage des toxiques et leurs effets passent en second plan, derrière les perturbations de la personnalité.
    • Les névrosés : la toxicomanie apparait comme compulsive. L’angoisse entraine la fuite immédiate vers la drogue. Il lutte à la fois contre son anxiété et contre ses tendances toxicophiliques. Ils sont beaucoup plus ouverts que les autres à une action thérapeutique.
    • Psychopathe : les plus nombreux. Nombreux traits de déséquilibre psychique. Le retour à la drogue est utilisé comme en moyen de défense illusoire dans des moments d’aggravation, de régression.

 

  • Traits de personnalité
    • L’oralité : en fonction de l’avidité, le caractère insatiable, en perpétuel état de demande, de manque, de besoin, qui donne l’impression à ces personnes de dévorer tout ce qui se présente ou s’offre à eux. Mais c’est une régression orale destructrice de l’objet.
    • Le narcissisme : il régresse au niveau du narcissisme. Au travers de son comportement il ne peut s’empêcher de rechercher le plaisir immédiat au niveau auto érotique, il n’y a que ça qui l’intéresse. Ces objets ont pour but de cacher temporairement sa vie de narcissique. Mais cette régression n’aboutit pas au triomphe mais à la destruction. Mégalomanie renversée.
    • Zones érogènes : la bouche, la peau, l’intérieur du corps. La sexualité du toxicomane est pauvre, elle n’est pas intégrée dans un ensemble de plaisir. Les pulsions sexuelles sont déviées de leur but naturelle (l’objet) et réorientées vers la recherche narcissique du plaisir. La toxicomanie est un mode de perversion, il y a déplacement du but et de l’objet de la pulsion.
    • Autodestruction : trop fragile pour charger autrui, c’est à lui-même qu’il s’en prend par l’intermédiaire de la drogue. Il a conscience de se faire du mal, et il peut en tirer du désir. Le masochisme est une dimension fréquente de la toxicomanie.
    • Humeur instable : dysthymique, dysphorique, oscillations rapides de l’humeur, de l’expansivité au sentiment dépressif intense.
    • L’angoisse : au centre de leur existence subjective, cette angoisse va être évitée, abolie, dissoute par l’impulsivité, incapacité de supporter l’angoisse qui vient de frustrations internes ou externes, incapacité à trouver une issue, un comportement adapté à son angoisse. La toxicomanie est une fuite immédiate de toute tension qui nait de l’émergence de cette angoisse.
    • La marginalité : attitude de passivité, d’abandon, parfois de révolte. Il est mal supporté par le groupe social qui adopte à son égard une attitude de rejet.

 

  • Contexte sociologique et psychologique

·         Sujet fréquemment au chômage ou à la recherche d’un emploi, pas d’emploi stable, absence de formation professionnelle, sujet qui ont arrêté précocement leurs études, personnes sans domicile fixe, dans l’absence de revenus fixes, personnes qui travaillent au noir, dans le trafic de drogue, dans la prostitution, dans le mendicité, personne ayant divers antécédents judiciaires. La toxicomanie résulte de l’interaction entre le contexte sociale et une fragilité propre à l’adolescence. Dépendance vitale par rapport à l’environnement, dépendance objectale, il cherche à combler la frustration, forme d’automédication. Dans la perte du contrôle avec lui-même, la drogue vient signifier une inconduite, et lui permet de manipuler ses propres états de consciences, quel que soit la dangerosité du produit utilisé. Au travers de la drogue, il va édicter tous les chemins de la conflictualité. Difficultés relationnelles, à s’engager, à établir des relations, comportements superficiels de séduction, instables et ayant des comportements impulsifs. Tout cela traduit un vide intérieur, une absence d’estime de soi qui pousse ces personnes à se rassurer en utilisant le produit. Cette conduite est souvent dissimulée derrière une bonne sociabilité, ces personnalités font comme si tout allait bien. Contrôle sur soi. La personne ne va pas construire un symptôme, un délire, mais elle va agir le conflit à travers son comportement. Le toxicomane est dépressif, il considère se produit comme de l’automédication, chez lui ce n’est pas la tristesse qui va dominer mais l’impuissance. Pathologie de l’insuffisance, leur demande profonde est d’exister.

 

  • Traitement : cure de suivi régulier de ces personnes indispensable, prise en charge familiale de type systémique, aides sociale pour rompre avec la marginalisation progressive de ces personnes, ayant pour but de préparer l’individu à une réinsertion dans le tissu social, centre post cure, proposer une formation. Thérapie de maintenance avec des produits substitutifs.

Date de création : 31/07/2016 @ 14:10
Dernière modification : 31/07/2016 @ 14:11
Catégorie : UE2.06 S2 - Processus psychopathologiques
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