UE1.1 – Psychologie, sociologie, anthropologie

Développement cognitif de l'enfant

Développement cognitif = développement de l'intelligence. Indissociable du développement moteur (des conduites). L'évolution intellectuelle dépend des influences du milieu (attentions, stimulations apportées par l'entourage, modes de vie, …).

La théorie piagétienne du développement distingue 4 structures cognitives primaires qui correspondent à autant de stades de développement.

Stade sensorimoteur

L'enfant ne présente ni pensée, ni affectivité. Pas de sentiments par rapport à ses représentations permettant d'évoquer des personnes, des objets. Pas de mémoire. Le contact qu'entretient l'enfant avec le monde qui l'entoure dépend entièrement des mouvements qu'il fait et des sensations qu'il éprouve. L'intelligence est essentiellement pratique, elle se construit en fonction des sens et de la motricité de l'enfant. Chaque nouvel objet est brassé, lancé, mis dans la bouche pour comprendre progressivement les caractéristiques par essais et erreurs. Jusqu'à 6 mois, pensée égocentrique, il n'a pas acquis la permanence des objets. 6-8 mois : il s'assoit seul, contrôle ses mains. 9-12 mois : il réagit face aux visages étrangers, premiers pas, meilleure connaissance des objets. 12-18 mois : il marche seul, il saisit la notion de permanence de l'objet (les objets continuent d'exister quand ils sortent de son champ de vision). Début de la mémoire. Il se reconnaît dans un miroir, établissement de liens entre mots et objets. Il est capable d'identifier les différentes parties de son corps. Apparition du langage (il prononce ses premiers mots). 18 mois-2 ans : le monde environnant devient permanent dans son esprit. Il arrive à comprendre, à interpréter ce monde en l'imitant (bruits, personnes, …).

Construction de la pensée, structuration restreinte de l'univers au niveau pratique = intelligence sensorimotrice qui organise de grandes catégories d'action appelées schèmes. L'enfant se situe comme un objet parmi les autres.

Stade pré-opératoire (2-6/7 ans)

Avènement du langage (il est peu à peu capable de dialoguer). L'enfant devient capable de penser en terme symbolique, de se représenter des choses ou des situations à partir de mots ou de symboles. La fonction symbolique se caractérise par 5 types de conduites : l'imitation différée, le jeu symbolique, le dessin, l'image mentale, le langage. Il saisit des notions de quantité, d'espace ainsi que la distinction entre passé et futur. Il demeure très orienté vers le présent et les situations physiques concrètes (difficulté à manipuler des concepts abstraits). Pensée égocentrique : incapacité de se décentrer et de coordonner son point de vue avec celui d'autrui, déséquilibre de l'assimilation et de l'accommodation.

Stade des opérations concrètes (6/7-11/12 ans)

Avec l'expérience du monde qui s'accumule en lui, l'enfant devient capable d'envisager des évènements qui surviennent en dehors de sa propre vie. Acquisitions de certaines notions physiques (matière, poids, volume), spatiales (quantités numériques, classification, sériation). Il commence à conceptualiser et à créer des raisonnements logiques qui nécessitent cependant encore un rapport direct au concret. Un certain degré d'abstraction permet aussi d'aborder des disciplines comme les mathématiques où il devient possible pour l'enfant de résoudre des problèmes avec des nombres, de coordonner des opérations dans le sens de la réversibilité, mais toujours au sujet de phénomènes observables.

Stade des opérations formelles ou fonctionnelles (11/12 – 15/16 ans)

Les nouvelles capacités de ce stade, comme celle de faire des raisonnements hypothético-déductifs et d'établir des relations abstraites, sont généralement maîtrisées vers 15 ans. À la fin de ce stade, l'adolescent peut utiliser une logique formelle et abstraite. Détachement des données concrètes.