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01 Rappels sur le développement psychoaffectif (UE2.06 S5 - Processus psychopathologiques)

UE2.6 S5 – Processus psychopathologiques

Développement psychoaffectif : rappels

 

 

4/09/2012

 

Pas continu, linéaire, mais par stade, par période qui vont organiser notre pensée. Analogie avec l’évolution de l’homme.



Freud :

Les stades s’appuient sur des grandes fonctions biologiques. L’enfant va pouvoir organiser son vécu. Au cours de ces stades l’enfant est accompagné par ses parents.

 

Stade oral : ce qui détermine le plus la vie de l’enfant. Le fait d’introduire en lui des choses (oralité) est son premier mode d’organisation. Alternance entre des moments de tension (faim, inconfort) et des moments de bien-être (répression après tétée, confort). Premier stade de narcissisme primaire : recherche de satisfaction pour lui-même. C’est le stade préobjectal : l’enfant est l’objet principal, pas de différenciation (il ne sait pas qui il est, ses limites, etc.), pas de notion de permanence des objets. Au cours des semaines et des mois suivant sa naissance, accès à la relation objectal, construction d’un monde différencié. L’objet maternel va prendre une place essentielle. Expérience de la frustration, de la satisfaction, apparition de l’agressivité. Progression dans la découverte du monde extérieur, des objets, etc. Le stade oral ne sera plus suffisant, ce qui va dès lors lui servir de modèle est le modèle anal.

 

Stade anal (du 15ème mois à la 3ème année) : marche, dit des mots, se fait comprendre. Modèle « idéal » à ce moment. Possibilité de retenir et de lâcher, de faire plaisir et de déplaire, de montrer ses capacités de contrôle ou de s’abandonner aux capacités de l’autre (soumission), … Beaucoup plus riche que l’oralité au niveau de sa relation à l’autre, au niveau comportemental. L’enfant continue à se construire sur le mode anal jusqu’à ses 3 ans.

 

Stade génital (3 à 6 ans) :

 

Phase de latence : l’enfant est dégagé sur le plan affectif (« l’essentiel est fait ») pour intégrer le plan social (école).

Puberté : requestionne toute l’identité de la personne, modification sur le plan de l’identité sexuelle, sur les caractères sexuels secondaires, etc. Au terme de la puberté, on arrive à la personnalité définitive.

 

 

 

Mélanie Klein :

Disciple de Freud (génération suivant), a travaillé sur les enfants, influencé la pédopsychiatrie. Autour du stade oral, elle a identifié deux sous-périodes :

 

Position schizoparanoïde (rien à voir avec la schizophrénie en tant que pathologie) :

Existe pendant tout le premier trimestre. À la naissance l’enfant ouvre son regard sur le monde, et évidemment ce qu’il voit n’a aucun sens pour lui. Il est face à des « objets partiels » (pas d’individualité, pas d’existence propre, pas d’existence permanente), l’enfant vit dans un monde morcelé. Le principal de ces objets partiels pour l’enfant, c’est le sein maternel. Mais comme l’enfant n’a pas acquis la notion de permanence des objets, il n’y a pas qu’un seul sein maternel, le sein maternel est clivé en deux (comme tout objet à ce moment) selon l’expérience dans lequel il est. Quand l’enfant est dans le besoin, il est en présence du bon sein maternel (le bon objet qui donne satisfaction), mais quand l’enfant se trouve dans la frustration, il est en présence du mauvais sein maternel.

 

Mécanismes de défense :

 

Position dépressive :

Jusqu’à présent l’enfant clivait les objets comme mode de défense. Maintenant qu’il ne peut plus le faire (beaucoup mieux, correspond plus à la réalité), nouvelle difficulté, l’enfant est en menace d’être agressif envers le bon objet. Il découvre l’ambivalence de ses sentiments, il peut éprouver du bon et du mauvais envers le même objet.

 

 

 
J Lacan :

Psychanalyste français, a influencé la psychiatrie.

 

Stade du miroir :

L’enfant, entre 6 et 18 mois, face à son image dans le miroir, va exprimer une sorte de jubilation, qui correspond au fait que, bien que n’ayant pas encore acquis l’intégralité de son image corporelle, une unité complète, il a suffisamment progressé dans sa construction identitaire pour éprouver du plaisir à se voir, à voir un objet complet dans le miroir, à pouvoir imaginer son entièreté. À l’inverse, on constate, chez les schizophrènes, des hallucinations devant le miroir, où le sujet va pouvoir ne pas se voir (soit pas du tout, soit voir autre chose que lui), une vision altérée de lui-même. Dans la décompensation psychotique, le sujet perd la capacité de se voir.

 

L’accès à la loi (signification du nom du père) :

Fondamental chez l’individu. Notre perception du monde se fait selon des lois, cela met du sens dans les choses. L’accès à la loi se fait essentiellement en référence à l’introduction de la notion de père dans la relation mère-enfant (à ne pas prendre au pied de la lettre, cette place peut être occupée par quelqu’un d’autre). L’enfant est porté par la mère, il en sort, mais il peut rester psychiquement emprisonné dans la mère : si la mère reste soudée, fusionnée à son enfant (n’a pas fait de distinction, de coupure avec l’enfant), si le père est absent. L’enfant doit sortir de la dépendance fusionnelle pour avoir accès à l’extérieur, pour s’inscrire dans un univers symbolique autre.

 

Forclusion :

L’enfant n’a pas accès au monde des symboles, il lui manque les signifiants fondamentaux qui vont lui permettent de s’identifier pleinement. Construction approximative, mais il va arriver un moment (à partir de la puberté, puis de plus en plus) où il ne va plus pouvoir rester dans cette univers de protection parentale, évacuer la question de son identité. Il va devoir trouver des réponses sur sa sexualité, s’éloigner de la protection parentale, il va alors se trouver confronter à l’angoisse de ne pouvoir tout mettre en place (à décompensation).