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04 Troubles obsessionnels, troubles anxieux, troubles phobiques (UE2.06 S5 - Processus psychopathologiques)

 UE2.6 S5 – Processus psychopathologiques

Troubles obsessionnels compulsifs, troubles anxieux et phobiques

13/09/2012

 

 

 

GENERALITES
 

Névroses : le sujet est conscient de ses problèmes, va demander de l’aide.
Hystérie d’angoisse, névrose obsessionnelle, trouble anxieux généralisée, trouble panique, etc.
 
Psychoses décompensées --> neuroleptiques.
Névroses --> travail avec le patient.
 
Aujourd’hui : classification centrée sur les symptômes, non sur la structure de personnalité. Approche très biologique, classification basée sur la prise en charge thérapeutique.
 
Anxiété : moins intense que l’angoisse, pas d’objet, ou alors l’objet n’est pas digne de peur, « illégitime ».
Angoisse : mécanisme adaptatif, mais peut être bloquant.
Peur : adaptée, caractère dangereux potentiel, mécanisme adaptatif.


 

TROUBLES OBSESSIONNELS COMPULSIFS

Introduction
 
Névrose obsessionnelle --> aujourd’hui on parle de TOC.
Intérêt : le sujet a un tableau de TOC, mais il peut se trouver dans la psychose (entrée dans la schizophrénie) ou dans la névrose.
Sadisme anale : mécanismes de maitrise qui renvoient au stade anal.
 
Clinique
 
La première consultation vient généralement 7-8 ans après le début de la pathologie. Arrive à petit bruit, évolue en s’aggravant.
Dans la maitrise, pas très vivant (les gens ont plutôt tendance à les fuir). Patient souvent pénible, mais aussi très pénible pour le patient (en souffrance).
TOC : présence d’obsessions et/ou de compulsions récurrentes, persistantes, pénibles, et parfois très invalidantes.
 
Obsessions : représentations intrusives, c’est-à-dire des idées ou des images, qui font irruptions dans la pen-sée du malade, et dont il reconnait le caractère pathologique, qu’il ressent comme émanant de sa propre activité psychique, mais il les récuse, les combat, malgré cela elles s’imposent et se répètent sans lui laisser de repos.
L’obsession s’impose, le sujet sait que ça vient de lui, que ça n’est pas du délire, mais il a des difficultés à les contrôler, il sait que c’est absurde.
 
Les obsessions idéatives : idées, mots, images mentales, les thématiques sont plutôt l’obscénité, la répu-gnance,
Les obsessions phobiques : craintes obsédantes d’une maladie (cancer, sida), contamination,
Phobie d’impulsion : crainte angoissante d’une impulsion (de faire un passage à l’acte).
 
Actes répétitifs auquel il se sent contraint, caractère absurde, dérisoire, gênant, mais ne peut s’empêcher de les réaliser, sinon il ressent un malaise, une angoisse. Si le sujet se trompe dans la séquence du déroulement de l’acte, s’il est interrompu, il reprend à zéro.
 
Tyran domestique : il faut que tout le monde suive le rituel.
Tendance à accumuler, à faire des collections.
 
Pronostic, évolution
Résistance aux changements, risque que tout soin devienne ritualisé, perde son sens, etc. Donc contre-indication à la psychanalyse.
 
Évolution spontanée : possible mode d’entrée dans la psychose.
Augmentation de l’angoisse, retrait social, évolution dépressive par épuisement.
Chez les femmes, risque d’évolution vers les troubles du comportement alimentaire.
 
Diagnostic différentiel : syndrome de gille de la tourette.
 
Prise en charge
Antidépresseurs à forte dose.
Thérapies cognitivo-comportementalistes, thérapies brèves, thérapies de soutien.
Neurochirurgie.
 
Maintenir le travail, un réseau social, essayer de faire en sorte que l’appartement soit tenu correctement (aide-ménagère), aides sociales, déculpabilisation du patient.
 
Registre névrotique : ne pas être agressif envers le patient.


 

TROUBLES ANXIEUX

Le trouble-panique
Trouble-panique : répétition d’attaques de panique au moins 4 fois dans un intervalle de deux semaines.
Attaque de panique : crise d’angoisse, extrêmement forte, qui arrive très vite à son apogée, pendant laquelle on a l’impression que l’on va mourir (sensation de mort imminente), devenir fou, que l’on va perdre le con-trôle de soi, et commettre un acte anormal (suicide par exemple). La première attaque de panique survient généralement dans une situation banale, elle est imprévisible. Cette première attaque est tellement traumatisante qu’elle va laisser une crainte de nouvelle crise d’angoisse. Apparaissent les notions de maitrise, de contrôle. Angoisse flottante, libre : contrairement à la phobie (objet phobique : si l’on évite l’objet on est tranquille), pas d’objet précis, le sujet n’est pas focalisé sur un objet particulier mais vit dans l’angoisse que la crise revienne.
 
Palpitation, sueurs, boule dans la gorge, noeud dans le ventre, nausées voire vomissements, mal de ventre, tremblements, vertiges (impression que « ça tourne », troubles de la vue (brouillard), pâleur, impression que l’on va faire quelque chose d’anormal, d’aberrant, de honteux. Ce n’est pas dans la tête mais dans le corps que l’on sent l’angoisse, mécanisme physique.
 
Peut durer de quelques minutes à plusieurs heures. Résolution spontanée rapide, on se relâche, on se détend, et généralement relâchement des sphincters (débâcle diarrhéique ou polyurique).
 
Consultation.
 
Différentiel : angor, infarctus du myocarde, embolie pulmonaire, crise d’asthme.
Éliminer une cause organique.
 
La crise d’angoisse n’est pas grave, elle passe.
Présence tranquille, rassurante, on est dans le « savoir-être ».
 
Registre tout-biologique, tout-psychanalytique, tout-idéologique.
Caractère familial de l’anxiété, mais est-ce vraiment génétique ? Ou est-ce le fait d’avoir grandi dans un tel environnement qui induit cela ?
Psychanalyse, ou psychothérapie psychanalytique : débloque les choses ?

 
Trouble anxieux généralisé (TAG)
 
Anxiété de base, continue (mais pas de crise d’angoisse), continuum entre normal et pathologique.
La personnalité anxieuse est efficiente pour anticiper les problèmes, mais pas pour les résoudre. Mais pas TAG, car le sujet arrive à gérer son anxiété. Chez le TAG, inquiétude constante.
 
Inquiétude constante, concernant tous les évènements de la vie quotidienne, procurant des soucis incoer-cibles. Invalidant  bascule dans la pathologique.
Retentissement physique : insomnie d’endormissement, ruminations, sursauts, cauchemars, grincements de dents, tendance au pessimisme, hypervigilance, tension musculaire (hypertonie) entrainant des céphalées (neurologie : céphalées de tension), cervicalgie, dorsalgie, mal de ventre, rash, irritabilité.
 
Ceux qui ne veulent pas demander de l’aide et trouver des solutions par eux-mêmes se tournent vers l’alcool, la drogue, l’automédication.
Questions larges.
Recherche du trouble anxieux, puis de comorbidités addictives.
 
Dépend des croyances du patient, et du soignant.
 
En urgence : benzodiazépines (alprazolam Xanax*). Problèmes de dépendance.
Antidépresseurs : sérotoninergiques à demi-dose (Effexor, Venlafaxine : mettent quelques semaines avant d’agir, précipitent les crises les premiers jours), tricycliques.
Éviter le Tranxène (durée de vie de 3 jours), le Valium (temps d’action assez long).
Thérapie analytique : peut marcher, un peu long. La psychanalyse d’inspiration psychanalytique n’a d’intérêt que s’il y a des questions existentielles à côté (hystérie).
Thérapie cognitivo-comportementale.
Hypnose, thérapie brève, relaxation, sophrologie.
 
Prise en charge sur mesure.


 

TROUBLES PHOBIQUES

Phobie : aux confins du normal et du pathologique.
Évaluer s’il y a une phobie au 1er plan, et si c’est invalidant, ou si le sujet peut vivre avec (ne demande rien).
État phobique, troubles phobiques, phobies, etc. C’est la même chose.
 
Crainte angoissante spécifique, déclenchée par un objet ou une situation, n’ayant pas en eux-mêmes un ca-ractère dangereux, disparaissant quand l’objet ou la situation disparait aussi. Entraine des conduites d’évitement, sans que le sujet puisse le contrôler volontairement. Le sujet est conscient du caractère absurde de sa crainte, on est dans la névrose.
 
Diagnostic différentiel : trouble-panique (crainte de sortir transitoire, va évoluer, angoisse fluctuante, flot-tante), obsession phobique (ce n’est pas une phobie, le sujet pense continuellement à quelques chose, mais pas d’objet présent).
 
Lorsque le patients sont exposés à une situation phobogène (rue, magasin, foule), le patient va éprouver un malaise intense, des sensations de vertige, d’oppression, peur de perdre son contrôle, de mourir, un senti-ment de dépersonnalisation (impression de ne plus se reconnaitre soi-même, de sortir de son propre corps), de déréalisation (sentiment que la réalité est différente, change, devient étrange). La panique anxieuse cède en quelques minutes lorsque le sujet n’est plus exposé à la situation phobogène.
Stratégies mise en place par le sujet face à l’objet phobogène : développement de conduites d’évitement, aménagement.
 
Agoraphobie : peur des lieux publics, des espaces découverts, y compris de la rue. Du coup angoisse de sortir. Souvent associée à la claustrophobie. La plus fréquente des phobies adultes, mais aussi la plus handica-pantes.
Phobie sociale : phobie de situation sociale, débutant souvent à l’adolescence, peur de parler ou de paraitre en public, peur de manger en public, de pisser dans les toilettes publics, peur des examens (anxiété de per-formance), éreutophobie.
Phobie des animaux : femme, séquelles de peur infantile, registre de la pathologie si c’est vraiment invali-dant.
Phobie des hauteurs (vertige) : peur du vide ou attirance du vide (peur de se jeter dans le vide).
Phobie des objets coupants, tranchants, phobie des transports, claustrophobie (aménagements), etc.
 
Problème : honte, donc souvent masqué. Consultation lors des poussées. Personnalité timide, passive, mais forte pour interagir avec le système. Inhibition sexuelle.
Danger : conduites addictives (alcool, drogues, médicaments).
Éliminer un trouble organique.
Résistance au traitement car le patient est honteux, et parce qu’il y a des bénéfices secondaires.
 
Thérapie cognitivo-comportementaliste.
Thérapie brève.
Thérapie psychanalytique.
Chimiothérapie (antidépresseurs sérotoninergiques) associée à un suivi.