UE1.1 – Psychologie, sociologie, anthropologie

Le développement de la personne et de la personnalité

21/09/2010

Développement = plusieurs stades (découpage artificiel). Transitions progressives : les caractéristiques du stade précédent s'estompent, celles du stade suivant apparaissent. Chaque stade peut faire l'objet de point de fixation empêchant un passage harmonieux au stade suivant. C'est en fonction de ses fixations que convergeront ultérieurement des régressions suscitées par des conflits. Chaque stade peut être caractérisé par des éléments importants : une zone érogène (source pulsionnelle) évoluant et se déplaçant avec le temps, un type de relation d'objet, des mécanismes de défense (régression, refoulement, …), des instances psychiques.

Stade prénatal

L’enfant existe dans le désir des parents. Perception du monde extérieur (réaction aux stimuli maternels). Relation de causalité : l'état physique, psychologique et comportemental de la mère à un impact sur le fœtus. Rien n'affirme que le comportement de la mère traumatise le fœtus (tabac, alcool, dépression). Au cours des 2 derniers mois de grossesse : perception, conditionnement du fœtus possible, développement des centres cérébraux supérieurs.

Stade oral (0-1 ans)

Le monde est perçu inconsciemment.

ZE : région bucco-faciale, carrefour aérodigestif, organes de la phonation, organes sensoriels.

OP : sein, substitution du sein (biberon)

BP : plaisir autoérotique, pas de conscience du moi, pas de différenciation avec lui et sa mère et donc pas d'individualisation, narcissisme, distinction du familier et sentiment d'insécurité avec l'étranger.

Modes de plaisir : sucer, déchiqueter, incorporer, mordre.

Mécanismes de défense : introjection (concept psychanalytique par lequel l'individu s'approprie des caractéristiques extérieures), premières identifications, projection sur la mère.

Complexes :

• mère : perte de la succion de son sein, grignotage

• enfant : sucer son pouce, gourmandise, recherche d'affection, de louanges, de protection, relation fusionnelle, régression mais sans culpabilité.

Organisation structurale : le moi apparaît.

Pathologies régressantes : anorexie, schizophrénie, dépression, autisme, angoisse de la naissance → à chaque séparation on revit l'angoisse de la naissance, le fœtus ressent les émotions de sa mère (sincère → bien-être, impatiente → évolution perturbée).

Stade anal (1-3)

Période où l'enfant explore activement son univers proche, début de l'autonomie par la marche, le langage et la propreté. Le jeu prend une grande importance, c'est un progrès psychomoteur. Prise de conscience du temps avec la notion de retour intégrée.

ZE : région ano-recto-sigmoïdienne, plaisir anal.

OP : boudin fécal, objets maîtrisés, différenciés (mère et entourage).

BP : plaisir autoérotique, emprise sur le monde extérieur, éducation sphincter, relation de soumission, domination.

Modes de plaisir : ambivalence maximale (rétention et expulsion).

Mécanismes de défense : projection, identification (notamment à l'agresseur).

Complexes : sm, pervers, soumission/provocation, maniaque/désordonné, prodigue/avarice.

Organisation structurale : « moi » mégalomane, surmoi (système d'interdit, sentiment de culpabilité : exigence et pression des parents).

Pathologies régressantes : névrose d'angoisse, névrose obsessionnelle.

Stade phallique (3-6)

Découverte de la réalité extérieure, période d'égocentrisme; apparition de l'intérêt pour le père, goût vestimentaire imposé, début des activités sexuelles.

ZE : urètre, narcissisme, prise de conscience des différents sexes.

Caractéristiques :

• Castration : différences anatomiques, angoisse du garçon et jalousie de la fille.

• Œdipe : sentiment amoureux pour le parent de sexe opposé, réalité avec le sexe semblable.

• Masturbation : besoin d'exploration, contrôle et production d'excitation (parfois violente), recherche de compensation suite à un sentiment d'abandon.

• Curiosité sexuelle : tendance exhibitionniste, absence de pudeur.

Modes de plaisir : expulser, toucher, regarder, retenir, exhibition.

Mécanismes de défense : refoulement, formation réactionnelle, déplacement, sublimation.

Complexes : ambivalence, manque de pudeur, pudeur excessive, exhibition, voyeur, curiosité sexuelle; excentrisme, besoin d'attirer l'attention, mensonges répétés, mystère, indiscrétion.

Organisation structurale : moi, ça, surmoi.

Période de latence (6 – 10/11 ans)

L'enfant devient disponible pour de nombreux apprentissage, les relations avec l'extérieur se diversifient, refoulement de l'inceste (déconflictualisation, désexualisation, accalmie avec les parents), le moi s'organise (le caractère se forme sans effet de mécanisme de défense), émancipation, apparition de la pensée logique, la pensée se libère, développement de la coopération et de l'autonomie, éclosion d'intérêts, d'activités.

Pré-puberté et puberté

Bouleversements à différents niveaux :

• physiques : angoisse par rapport à l'intégrité de son corps

• génital : perte de l'estime de soi, masturbation (culpabilité)

• socio-culturels : rejet de l'image parentale, idéalisation opposée

• Révolte contre les parents : affirmation comme une personne autonome, parents critiqués, jugés. Sentiment d’être incompris, de ne pas être aimé.

• Recherche d’originalité : expérimentation de ce qui le distingue et le rapproche de l’autre. Recherche de contraste avec les adultes (langage, vêtements, chevelure).

• L’amitié juvénile : plus sélective, plus profonde. Soutien du moi, moi idéalisé qui renvoie une image rassurante de soi-même. Jeune personnalité qui se cherche à travers autrui.

• Éveil de l’amour : retour d’Œdipe (maturation génitale, réveil des pulsions). Accepter sa virilité ou sa féminité signifie entrer en conflit avec le parent de même sexe pour l’amour de l’autre. Découvert des réactions de son propre corps, manière d’apprivoiser les nouvelles manifestations corporelles et émotionnelles qui envahissent l’esprit. Découverte d’un moyen de communication avec l’autre.

• Mécanismes de défenses : résister à l'instinct, renforcer le moi, sublimation, ascétisme (rejet des pulsions, brusques éruptions de pulsions), intellectualisation (transfert de la pensée profonde en pensée abstraite), tenir à distance les pulsions.

• Affects de nature dépressive : ennui (monotonie, fatigue, manque d’intérêt, incapacité de tolérer ses attentes), morosité (refus d’investir le monde, impression que rien ne sert à rien, que le monde est vide), humeur dépressive (regard dévalorisant, déplaisir).

• Fin de l’adolescence : autonomie, adaptation au réel (notion de ses limites), intégration sociale.

Stade adulte ou génital

Maturité physiologique, psychologique et affective. Réajustements permanents tout au long de la vie. Affirmation positive du moi. Accalmie (création d’un foyer, activité professionnelle). Synthèse du processus éducatif, croissance terminée.