UE1.1 S1 - Sociologie, psychologie, anthropologie
- ¤ Anthropologie
- ¤ Anthropologie culturelle et sociale
- ¤ Anxiété et angoisse
- ¤ Concept de parentalité
- ¤ Conduites et comportements
- ¤ Crises existentielles
- ¤ Estime de soi
- ¤ L'inné et l'acquis
- ¤ Le développement cognitif de l'enfant
- ¤ Le développement de la personne et de la personnalité
- ¤ Le développement psychomoteur, le développement du langage et le développement social de l'enfant
Le normal et le pathologique
- ¤ Les mécanismes de défenses et d'adaptation
- ¤ Psychosomatique
- ¤ Schéma corporel et image de soi
- ¤ Stratégies d'adaptation et d'ajustement
UE1.1 S2 - Psychologie, sociologie, anthropologie
- ¤ Appartenance sociale et sociologie de la déviance
- ¤ Approche sociale de la pauvreté et de l'exclusion
- ¤ Approche sociologique de la famille
- ¤ Approche sociologique de la vieillesse et de la personne âgée
- ¤ Sociologie des organisations
UE1.2 S2 - Santé publique et économie de la santé
- ¤ Concepts en santé publique, déterminants de l'état de santé
- ¤ FOUCAULT
- ¤ Histoire de la politique de santé et de l'organisation hospitalière
- ¤ L'Europe et le monde face à la santé
- ¤ L'accélération des réformes 1991 - 2010
- ¤ La socialisation professionnelle
- ¤ La veille sanitaire
- ¤ Les financeurs du système de soins
- ¤ Les réseaux de soins
- ¤ Notions épidémiologiques, indicateurs en santé publique
- ¤ Organisation du système de santé en France
UE1.2 S3 - Santé publique et économie de la santé
- ¤ 1 Organisation de l'offre de soins publique et privée
- ¤ 2 Organisation de la médecine de ville et de la permanence des soins
- ¤ 3 Les maladies, maladies professionnelles et accidents du travail
- ¤ 4 Le financement des établissements de santé
- ¤ 5 Le système de protection sociale
- ¤ Démarche et outils en santé publique
UE1.3 S1 - Législation, éthique, déontologie
- ¤ Collaboration IDE/AS
- ¤ Concepts en philosophie et éthique
- ¤ Droit du patient
- ¤ Evolution de la profession infirmière
- ¤ Introduction au droit
- ¤ Responsabilité médicale
- ¤ Règles professionnelles encadrant la profession infirmière
- ¤ Secret professionnel
UE1.3 S4 - Législation, éthique, déontologie
- ¤ 1 Histoire de l'éthique médicale et de la bioéthique
- ¤ 2 Les soins à l'épreuve de la responsabilité
UE2.01 S1 - Biologie fondamentale
- ¤ Introduction à la biologie fondamentale
- ¤ La cellule
- ¤ La division cellulaire
- ¤ Le tissu cartilagineux
- ¤ Le tissu conjonctif
- ¤ Le tissu musculaire
- ¤ Le tissu nerveux
- ¤ Le tissu osseux
- ¤ Le tissu sanguin
- ¤ Le tissu épithélial
- ¤ Les composants de la matière vivante
UE2.02 S1 - Cycles de la vie et grandes fonctions
- ¤ De la grossesse à la naissance
- ¤ L'appareil cardiovasculaire
- ¤ L'appareil respiratoire
- ¤ L'appareil urinaire
- ¤ L'immunité
- ¤ La fonction de reproduction
- ¤ Le développement staturo-pondéral de l'enfant
- ¤ Les fonctions végétatives
- ¤ Les vieillissements
- ¤ Métabolisme et nutriments
- ¤ Niveaux d'organisation du corps humain
UE2.03 S2 - Santé, maladie, handicap, accidents de la vie
- ¤ Approche conceptuelle
- ¤ Approche sociopolitique du handicap
- ¤ La maladie chronique
- ¤ Le handicap psychique
UE2.04 S1 - Processus traumatiques
- ¤ Généralités sur les fractures
- ¤ Introduction aux processus traumatiques
- ¤ Les brûlures
- ¤ Les fractures du membre inférieur
- ¤ Les fractures du membre supérieur
- ¤ Les lésions cutanées
- ¤ Les traumatismes crâniens
- ¤ Les traumatismes du rachis
- ¤ Les traumatismes psychiques
- ¤ Les traumatismes thoraciques et abdominaux, les polytraumatismes
UE2.05 S3 - Processus inflammatoires et infectieux
- ¤ 01 Les facteurs d’évolution des maladies infectieuses, maladies émergentes
- ¤ 02 Les infections du voyageur
- ¤ 03 Les infections cutanées
- ¤ 04 La tuberculose
- ¤ 05 Les pneumopathies
- ¤ 06 La grippe
- ¤ 07 Les hépatites virales
- ¤ 08 Signes de gravité
- ¤ 09 Le SIDA
- ¤ 10 Les pathologies articulaires inflammatoires
- ¤ 11 Les infections urinaires
- ¤ 12 Les infections cardiaques
- ¤ 13 Les infections neuro-méningées
- ¤ 14 Fièvre éruptive de l'enfant et infections ORL
- ¤ 15 Les modes de détection de l'agent infectieux
- ¤ 16 Diarrhées de l'enfant
- ¤ 17 Diarrhée à Clostridium Difficile
- ¤ 18 Infections respiratoires de l'enfant
UE2.06 S2 - Processus psychopathologiques
- ¤ 01 Du normal au pathologique
- ¤ 02 Les différentes approches théoriques
- ¤ 03 Les névroses
- ¤ 04 Les psychoses
- ¤ 05 Les troubles de la conduite alimentaire
- ¤ 06 Les états intermédiaires
- ¤ 07 Structures de personnalité et modes de décompensation
- ¤ 08 Sémiologie des troubles psychiques
UE2.06 S5 - Processus psychopathologiques
- ¤ 01 Rappels sur le développement psychoaffectif
- ¤ 02 Les psychoses
- ¤ 03 Les troubles de l'humeur
- ¤ 04 Troubles obsessionnels, troubles anxieux, troubles phobiques
- ¤ 05 La schizophrénie
- ¤ 06 Les délires chroniques
- ¤ 07 L'anorexie mentale
- ¤ 08 La boulimie
UE2.07 S4 - Défaillances organiques et processus dégénératifs
- ¤ 01 Déséquilibres acidobasique et hydroélectrolytique
- ¤ 02 Insuffisance cardiaque
- ¤ 03 Insuffisance artérielle
- ¤ 04 Le diabète
- ¤ 05 L'ostéoporose post-ménopausique
- ¤ 06 Les lombalgies
- ¤ 07 L'arthrose
- ¤ 08 Insuffisance respiratoire
- ¤ 09 Sclérose en plaque
- ¤ 10 Sclérose latérale amyotrophique
- ¤ 11 Cataracte et glaucome
- ¤ 12 Dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA)
- ¤ 13 Insuffisance rénale
- ¤ 14 Insuffisance veineuse
- ¤ 15 La maladie d'Alzheimer
UE2.08 S3 - Processus obstructifs
UE2.10 - Infectiologie, hygiène
- ¤ 1 Hygiène des mains
- ¤ 2 Précautions standards et précautions complémentaires
- ¤ 3 Hygiène hospitalière et gestion du risque infectieux (1/3)
- ¤ 4 Hygiène hospitalière et gestion du risque infectieux (2/3)
- ¤ 5 Hygiène hospitalière et gestion du risque infectieux (3/3)
- ¤ 6 Les maladies du système immunitaire
- ¤ 7 Les lymphocytes et leur mode d'action
UE2.11
- ¤ Calculs de doses et conversions
- ¤ Conservation et conditionnement
- ¤ Dilutions, solutés, solvants
- ¤ Généralités sur le médicament
- ¤ Interactions médicamenteuses
- ¤ Les effets secondaires
- ¤ Les formes galéniques
- ¤ Les mécanismes d'action des médicaments
- ¤ Les voies d'administration
- ¤ Législation et règlementation pharmaceutiques
- ¤ Pharmacocinétique
- ¤ Pharmacodynamie
- ¤ Posologie, dilution, débit
- ¤ Utilisation des médicaments à l'hôpital
UE2.11 S3 - Pharmacologie et thérapeutiques
- ¤ 1 Les antibiotiques
- ¤ 2 Les anticoagulants
- ¤ 3 Les antalgiques
- ¤ 4 Les AINS
- ¤ 5 Les effets iatrogènes
- ¤ 6 Les médicaments des enfants et des personnes âgées
- ¤ 7 Les anti-cancéreux
- ¤ 8 Les psychotropes
UE2.11 S5 - Pharmacologie et thérapeutiques
- ¤ 01 - Physiopathologie de la douleur
- ¤ 02 - Evaluation de la douleur et qualité de vie
- ¤ 03 - Douleurs aiguës et douleurs induites par les soins
- ¤ 04 - Spécificités des soins aux personnes âgées douloureuses
- ¤ 05 - La place des thérapeutiques complémentaires
- ¤ 06 - Douleurs chroniques, syndrome fibromyalgique
UE2.8 S3 - Processus obstructifs
- ¤ 01 L'accident vasculaire cérébral
- ¤ 02 Prise en charge d'une personne hémiplégique
- ¤ 03 Lithiases biliaires
- ¤ 04 Occlusions intestinales
- ¤ 05 Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
- ¤ 06 Syndrome coronarien aigu
- ¤ 07 Oedème aigu du poumon
- ¤ 08 Broncho-pneumopathie chronique obstructive
- ¤ 09 L'asthme
- ¤ 10 Lithiases rénales
- ¤ 11 Thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire
UE2.9 S5 - Processus tumoraux
- ¤ 01 - Cancérogenèse, caractéristiques des tumeurs
- ¤ 02 - Les examens
- ¤ 03 - Les principaux traitements
- ¤ 04 - Les cancers digestifs : côlon, rectum, estomac, oesophage
- ¤ 05 - Le cancer bronchopulmonaire
- ¤ 06 - Le dispositif d'annonce
- ¤ 07 - Le cancer du sein
- ¤ 08 - Le cancer de l'endomètre
- ¤ 09 - Le cancer du col de l'utérus
- ¤ 10 - Le cancer de l'ovaire
- ¤ 11 - La curiethérapie
- ¤ 12 - Les tumeurs cérébrales primitives
- ¤ 13 - Le cancer de la prostate
- ¤ 14 - Le cancer du foie
- ¤ 15 - Le cancer du pancréas
- ¤ 16 - Les leucémies aiguës
- ¤ 17 - Les lymphomes
- ¤ 18 - Le myélome
- ¤ 19 - Thrombopénie, CIVD, anémie
- ¤ 20 - Les cancers ORL
- ¤ 21 - Les urgences en cancérologie
UE3.1 - Raisonnement et démarche clinique infirmière
UE3.2 S3 - Projet de soins infirmiers
- ¤ Chemin clinique et Plan de soins type
- ¤ La négociation dans le cadre du projet de soins
- ¤ Outils de planification et d'organisation des soins
UE3.3 S3 – Rôles infirmiers, organisation du travail et interprofessionnalité
- ¤ 1 Histoire de la profession et des soins infirmiers
- ¤ 2 Sociologie des organisations
- ¤ 3 Collaboration, coopération, négociation dans le travail
UE3.3 S5 - Rôles infirmiers, organisation du travail et interprofessionnalité
UE3.5 S4 - Encadrement des professionnels de soins
- ¤ 01 Le tutorat du stagiaire infirmier
- ¤ 01 Théories et processus de l'apprentissage
- ¤ 02 Théorie de l'évaluation
- ¤ 03 Programmes d'études des différents professionnels
- ¤ 04 La formation AMP
UE4.2 - Soins relationnels
UE4.3 S4 - Soins d'urgence
UE4.4 - Thérapeutiques et contribution au diagnostic médical
- ¤ 1 Le concept d'aseptie
- ¤ 2 Mesure des paramètres
- ¤ 3 Antisepsie de la peau saine
- ¤ 4 Les pansements simples
- ¤ 5 Les injections
- ¤ 6 Soins pré et post-opératoires
- ¤ 7 Oxygénothérapie et aérosolthérapie
UE4.4 S4 - Thérapeutiques et contribution au diagnostic médical
- ¤ 01 Drainages et drains de Redon
- ¤ 02 Sutures cutanées
- ¤ 03 Immunohématologie
- ¤ 04 Sécurité transfusionnelle
- ¤ 05 - Transfusion sanguine, don du sang, produits sanguins
- ¤ 05 - Transfusion sanguine, don du sang, produits sanguins
- ¤ 06 Hémovigilance
- ¤ 07 Soins infirmiers en chambre d'isolement
- ¤ 08 - Approche de l'imagerie médicale
- ¤ 09 - Activités sociothérapeutiques
UE4.4 S5 - Thérapeutiques et contribution au diagnostic médical
UE4.5 - Soins infirmiers et gestion du risque
- ¤ 1 Concepts, actions et principes
- ¤ 2 Typologie des risques et sécurité sanitaire dans les établissements de santé
- ¤ 3 Les risques professionnels
UE4.5 S4 - Soins infirmiers et gestion du risque
- ¤ 01 Les vigilances sanitaires
- ¤ 02 La pharmacovigilance
- ¤ 03 Gestion des risques et incidents critiques
- ¤ 03 Gestion des risques et incidents critiques
UE4.7 S5 - Soins palliatifs et fin de vie


visiteurs
visiteurs en ligne


Se reconnecter
---

Connectés :

Le normal et le pathologique
UE1.1 – Sciences humaines et sociales
Le normal et le pathologique
« Mon médecin, c'est celui qui accepte ordinairement de moi que je l'instruise sur ce que, seul, je suis fondé à lui dire, à savoir ce que mon corps m'annonce à moi-même par des symptômes dont le sens ne m'est pas clair. Mon médecin c'est celui qui accepte de moi que je voie en lui un exégète avant de l'accepter comme réparateur. » (G. Canguilhem, 1988)
Ne pas confondre Normal et Naturel :
Le Normal implique l'idée de norme, de valeur et de modèle social, qui peut donc varier selon les cultures, les classes sociales. Le « naturel » est universel, tous les hommes possèdent le même système nerveux, le même type d'organisme, …
Un médecin est confronté à l'organisme vivant de son patient, il a à faire à la nature du vivant, mais aussi à un sujet humain, qui appartient à une culture, qui a des valeurs, qui se représente la maladie, sa santé, sa vieillesse, … selon des normes qui sont propres à sa culture.
I – Les conceptions objectives du normal et du pathologique
A. La doctrine ontologique
-
Elle admet que quelque chose d'autre que l'homme lui-même (un être) est la cause de la maladie.
-
Elle admet enfin que la maladie peut être définie objectivement, qu'elle a un être, une essence bien déterminée. C'est ce qui va donner lieu à une classification des maladies.
La maladie selon cette doctrine :
-
L'être de la maladie a toujours une cause précise. La maladie se situe plus dans l'espace (le corps) que dans le temps (l'histoire du sujet).
-
Le modèle thérapeutique consiste soit à restituer ce qui a été perdu, soit à enlever ce qui est entré. La maladie est comprise comme un ennemi étranger au corps du malade.
-
Cette conception admet entre la santé et la maladie une différence de qualité de nature : le N et le P sont 2 choses différentes par nature, 2 états biens distincts étrangers l'un à l'autre.
B. La doctrine fonctionnel
C'est la perturbation de mécanismes physiologiques qui est la cause de la maladie (diabète et autres maladies des glandes endocrines). On utilise des préfixes comme dys, hyper, hypo.
Physiologie de Claude Bernard :
-
Il définit l'organisme comme une individualité, une totalité dont les différentes parties, organes et fonctions, sont interdépendantes les unes des autres.
-
Le vitalisme : conception selon laquelle les propriétés du vivant sont irréductibles aux propriétés de la matière et selon laquelle la biologie est autonome par rapport à la physique-chimie.
Le normal et le pathologique :
Pour Claude Bernard, les phénomènes pathologiques sont identiques par nature aux phénomènes normaux, aux variations quantitatives près. La maladie est comprise comme un dysfonctionnement des fonctions physiologiques normales. Une maladie est une expression troublée exagérée, amoindrie ou annulée d'une fonction normale.
La maladie selon la doctrine fonctionnelle :
-
La maladie est définit ici comme un état qui s'écarte quantitativement du normal, mais qui est de même nature que le normal. Il y a une continuité entre les 2 états. La maladie se manifeste non pas tant dans l'espace que dans le temps (durée, histoire du sujet).
-
Le modèle thérapeutique consiste à rétablir l'équilibre perdu. On n'agit plus sur un agent extérieur mais sur le milieu. La maladie est l'altération de l'équilibre du milieu.
Conception positive et scientiste :
-
La thérapeutique n'est que le prolongement de la physiologie : il suffit de savoir pour agir, il suffit de connaître le fonctionnement normal de l'organisme pou corriger sont fonctionnement pathologique et soigner.
-
Selon CB, l'hôpital n'est que le vestibule de la médecine, le laboratoire en est le sanctuaire.
II – La conception subjective du normal et du pathologique
Qu'est-ce que le normal ?
-
Le sens descriptif : ce qui est fréquent, mesurable, une moyenne statistique.
-
Le sens normatif : ce qui est préférable, l'idéal de la santé, une valeur individuelle subjective.
-
Ne pas confondre un fait mesurable et une valeur, ne pas comprendre une valeur comme on explique un fait.
Le normal et le pathologique sont subjectifs :
-
Les médecins oublient que la distinction N/P est de nature subjective et non objective.
-
Caractère premier dans la pratique médicale de la clinique et de la thérapeutique.
-
L'essentiel en médecine : l'observation, la compréhension et la restauration du normal vécu et éprouvé par le malade.
A. Le normal et le pathologique : des normes individuelles
Les 3 caractéristiques d'un individu vivant :
-
Une totalité indivisible : la maladie n'est pas liée au dysfonctionnement d'un élément isolé, elle implique toujours plusieurs fonctions et organes interdépendants (vision holistique de l'organisme, de la santé et de la maladie qui s'oppose à une vision purement mécaniste du vivant ou celui-ci est défini comme le simple assemblage de parties indépendantes).
-
Sa relation à un milieu de vie : le N et le P désignent des relations, régulées (N) ou dérégulées (P), équilibrées (N) ou déséquilibrées (P), du vivant au milieu extérieur.
-
La normativité, c'est cette capacité biologique, partagée par tous les individus vivants, de hiérarchiser comme des valeurs leurs relations au milieu, d'en faire des normes de vie.
-
Le normal ou la santé : c'est la capacité d'instituer des relations au milieu, des normes de vie qui permettent de s'adapter au milieu et aussi de changer de milieu (variations, voyages, …). C'est aussi pouvoir expérimenter, pour un temps, une relation pathologique au milieu et en sortir. « Être en bonne santé, c'est pouvoir tomber malade et s'en relever. »
-
-
Le pathologique : la relation au milieu se caractérise par sa rigidité, est source de vulnérabilité et de souffrance. La fixation du comportement de l'individu a une norme unique, un milieu de vie déterminé et restreint.
-
État de santé / état pathologique : être en bonne santé, c'est être capable de mener une vie composée d'habitudes mais aussi de changements, d'évènements. Une capacité d'ouverture aux multiples possibilités d'existence. La vie pathologique enferme l'individu dans un milieu de vie restreint et rigide dont il est difficile de sortir.
-
L'unicité :
-
Le sujet humain est unique ainsi que sa relation au milieu : on ne pourra donc déterminer l'état normal ou pathologique de l'individu que par l'observation et la compréhension de sa relation singulière à son milieu de vie.
-
Il n'existe pas 2 individus identiques.
-
Anomalie / anormalité : une variation ne devient pathologique que si, pour l'individu qui en est porteur, elle est source d'impossibilités et de souffrances dans sa relation au milieu. L'anomalie est une simple variation individuelle, la manifestation de la variété du vivant. L'anomalie n'est pas à elle seule une maladie.
-
Normal et Pathologique : La normalité et le pathologique doivent donc être compris subjectivement, rapportés à l'expérience subjective, vécue du sujet. Une même fragilité peut permettre à un individu de mener une vie normale, à un autre elle l'enfermera dans un état pathologique.
-
B. La médecine doit adopter le point de vue du sujet (G. Canguilhem)
-
La médecin doit d'abord adopter le point de vue du malade, puis celui, objectif, du scientifique. Le normal et le pathologique désignent les normes de vie propres à chaque individu. Ce sont ces normes qu'il s'agit de comprendre pour restaurer un état de santé.
-
Le normal et le pathologique engagent la totalité du sujet (biologique, psychique et social) : il ne faut pas occulter l'expérience, le point de vue du malade.
-
Le malade doit aussi être guide et juge de sa thérapie.
C. La médecine est un art
La finalité de la médecine :
-
La médecine n'es donc pas simplement une science, mais une technique ou un art au carrefour de plusieurs sciences.
-
Sa finalité : la restauration ou l'instauration d'une vie que le sujet éprouve et considère comme normale pour lui.
-
La clinique et la thérapeutique = les activités essentielles de la médecine.
-
Les sciences biologiques = les outils, les instruments au service de la clinique, de la thérapeutique et du patient.
III – La santé est-elle l'adaptation de l'individu à la société ?
-
Ni l'individu biologique, ni le sujet humain (qui appartient à un monde humain et social) ne s'adaptent passivement à leur milieu de vie.
-
La santé, biologique et humaine, doit être définie comme « adaptabilité » et non comme simple adaptation.
-
Le rôle de la médecine : l'adaptabilité et non l'adaptation.
A. L'individu est sujet de son milieu
« Le propre du vivant c'est de faire son milieu, de se composer son milieu. Le milieu dont l'organisme dépend est structuré, organisé par l'organisme lui-même. » Le milieu ne préexiste pas au vivant, il est « l'œuvre du vivant ».
Adaptation / adaptabilité
« En fait il y a adaptation et adaptation. Il existe une forme d'adaptation qui est spécialisation pour une forme donnée dans un milieu stable, mais qui est menacée par tout accident modifiant ce milieu (le pathologique). Et il existe une autre forme d'adaptation qui est indépendance à l'égard des contraintes d'un milieu stable et par conséquent pouvoir de surmonter des difficultés de vivre résultant d'une altération du milieu (le normal). »
B. Le monde et le corps humain sont les produits des normes sociales
Le corps et les normes biologiques de l'homme sont le produits de la construction historique du monde humain selon les normes sociales. Les normes vitales humaines ne sont pas des faits de la nature, mais des produits de la culture, d'où leur extrême variabilité selon les sociétés, dans le temps et dans l'espace.
C. La santé humaine comme adaptabilité
-
Adaptabilité : la construction par l'homme de son monde, de ses normes de vie et de son être.
-
L'adaptabilité est aussi une valeur : l'adaptabilité au monde et aux normes sociales est la conception humaine de la santé.
-
L'adaptabilité au monde = idéal de santé.
Être en bonne santé, est-ce être bien intégré à la société ?
-
La société n'est pas une donnée, elle est construite par les sujets et leurs choix de valeurs, de normes.
-
La société n'est pas figée : les normes sociales sont changeantes et relatives.
-
Le sujet ne fait pas que s'adapter à la société : il valorise et dévalorise les normes sociales. Il participe au choix et à la création des normes sociales.
-
La médecine est elle aussi une norme sociale : les normes médicales, en tant que normes sociales, sont elles aussi relatives.
-
La santé d'un sujet humain ne peut être définie comme son adaptation à la société. Elle doit plutôt être définie comme une adaptabilité à la société : le sujet est et demeure l'acteur, l'inventeur des normes de cette société.
Conclusion : qu'est-ce que la santé ? Rôle de la médecine ?
-
La santé est la participation active à la société, la liberté et la créativité du sujet dans la société.
-
La santé, c'est non pas la capacité du sujet à s'adapter à la société telle qu'elle est, mais la capacité à vivre selon ses propres normes de vie, la capacité à s'approprier les normes sociales existantes, non seulement en y adhérent, amis aussi éventuellement en les contestant, en y résistant et en les réinventant.
-
Confusion adaptation / adaptabilité : « la plupart du temps, le psychologue ou le psychiatre ont en vue, sous le nom de normal, une certaine forme d'adaptation au réel ou à la vie qui n'a pourtant rien d'absolu, sauf pour qui n'a jamais soupçonné la relativité des valeurs techniques, économiques ou culturelles ... »
-
Le rôle de la médecine et du soin :
-
Respecter la singularité et la liberté du patient.
-
Restaurer l'adaptabilité du sujet afin de lui permettre d'être acteur de la société.
-
Ainsi : permettre au sujet de demeurer l'acteur de sa vie.
-
Date de création : 27/01/2011 @ 22:55
Dernière modification : 15/06/2013 @ 19:03
Catégorie : UE1.1 S1 - Sociologie, psychologie, anthropologie
Page lue 8753 fois

Personne n'a encore laissé de commentaire. |