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UE1.1 – Psychologie, sociologie, anthropologie
Les liens Psyché/Sôma et la Psychosomatique
Découverte de la conversion hystérique par Freud : un saut du psychique au somatique
Psychanalyse : méthode mise au point par Freud pour faciliter la verbalisation de ce qui est refoulé et donc inaccessible.
Hystérie : névrose qui se caractérise par un polymorphisme et par la variabilité de ses manifestations cliniques (difficile à définir).
Névrose : maladie nerveuse entraînant des troubles de la personnalité. Freud : maladie nerveuse dont les symptômes symbolisent un conflit psychique refoulé d'origine infantile.
A – Qu'est-ce que l'hystérie ?
Histoire
16ème et 17ème : théorie du déséquilibre dans la distribution du fluide universel → hypothèse d'une localisation dans le cerveau de la maladie hystérique = désexualisation de la pathologie.
Freud attribue l'origine de l'hystérie à une scène de séduction, puis à un fantasme refoulé.
La singularité du lien de l'hystérique avec autrui : insatisfaction, érotisme, tristesse
Le moi insatisfait : position passive où l'on n'attend pas la satisfaction qui comble mais plutôt la non-réponse qui frustre. Non satisfaction permanente de l'hystérique, mécontentement exprimé par la plainte. L'hystérique tisse sa relation avec autrui à partir d'un fantasme : il joue le rôle d'un victime malheureuse.
Le moi hystérisant : hystériser = érotiser. L'hystérique érotise les expressions humaines quelles qu'elles soient, alors qu'elles n'étaient pas forcément sexuelles à la base. Comportement de séduction vis-à-vis des autres.
Le moi triste : position dépressive liée à l'insatisfaction dont l'hystérique se plaint régulièrement, et du fait que la tristesse hystérique répond au vide et à l'incertitude de son identité sexuelle.
L'hystérie d'un point de vue descriptif : des symptômes somatiques sans cause organique
Névrose latente qui éclos le plus souvent lors d'événements marquants, où à des périodes critiques du développement.
Troubles divers et souvent passagers, souvent des symptômes somatiques :
atteintes motrices : incapacité de la station debout avec sensations vertigineuses, paralysies et crampes localisées
atteintes sensitives : anesthésies localisées, douleurs fréquentes, migraines
atteintes sensorielles : troubles visuels, surdité, spasmes des muscles lisses
insomnie, absence, évanouissement
Aucune cause organique, ces symptômes somatiques n'obéissent à aucune loi anatomique.
B – La conversion hystérique : quand le corps se met à parler
La conversion désigne une attente somatique hystérique. Cette attente observable cliniquement est sans substrat organique. En pratique le diagnostic de conversion hystérique est posé devant un symptôme ne présentant pas d'origine organique (absence de cohérence physiologique des signes cliniques, normalité des examens complémentaires).
Première théorie de Freud : l'origine de l'hystérie dans une scène séduction
Pendant l'enfance, scène de séduction opérée par un adulte (abus sexuel).
Pendant l'âge adulte, un autre événement qui va réactiver la première scène, provoquant un effroi sexuel (afflux d'excitation qui va lui être intolérable).
Refoulement de la scène de séduction + effroi provoqué => pathogènes pour le sujet => symptômes somatiques.
Deuxième théorie de Freud : l'origine de l'hystérie est un fantasme
Freud s'aperçoit que les hystériques inventent des scènes, mais sans mentir (réalité psychique), sans simuler. Pour donner une cohérence à tout ça : théorie du fantasme.
Fantasme : scénario imaginaire, conscient ou inconscient, impliquant plusieurs personnages et mettant en scène un désir.
=> effroi sexuel => refoulement + symptômes corporels
Freud identifie 2 types de fantasmes :
les fantasmes conscients puis refoulés : rêveries diurnes de l'enfant qui, en grandissant, les trouve inconvenantes.
Les fantasmes qui n'ont jamais été conscients et qui doivent être reconstruits lors de la cure psychanalytique = fantasmes originaires.
Le refoulement : une défense contre une angoisse fantasmatique
Pour se défendre contre le fantasme, le sujet cherche à le repousser et à le maintenir dans l'inconscient. Risque de provoquer du déplaisir à l'égard des autres exigences.
Refoulement = moyen de se défendre contre cette représentation.
Mais le sujet garde une tension qui va vouloir s'exprimer => symptômes (solution de compromis).
Déplacement d'énergie : les symptômes de l'hystérie sont issus de la transformation (conversion) d'une excitation sexuelle endogène (intolérable) en une innervation somatique.
L'avènement de la psychosomatique
La psyché désigne l'ensemble des manifestations conscientes et inconscientes de la personnalité d'un individu (souffle vital, âme, esprit).
Le sôma se définit par le corps, ou l'ensemble des cellules non reproductrices de l'organisme.
En quoi consiste la psychosomatique ?
Il existe des signes de manifestations organiques qui ne répondent pas forcément aux mécanismes organiques. La psychosomatique s'intéresse aux lésions anatomiques et aux perturbations biologiques ayant une origine psychique. Elle se distingue de la médecine et de la psychanalyse mais s'en inspire.
Somatisation : ce qui, de ce qui se présente comme symptôme somatique, peut, outre du biologique, relever du psychique, de l'historique et du social chez le sujet.
Différents courants de pensée
La psychosomatique psychanalytique part de l'homme malade et de son fonctionnement psychique pour comprendre les conditions dans lesquelles a pu se développer une maladie somatique.
La médecine psychosomatique repose sur une approche dualiste de la maladie, elle associe un point de vue physiopathologique et un point de vue psychanalytique. Elle s'appuie sur 2 ensembles théoriques :
Les émotions durablement réprimées sur le plan psychique sont véhiculées par des voies nerveuses autonomes jusqu'aux organes, qu'elles modifient dans leur fonctionnement pour aboutir à des troubles fonctionnels, puis à des maladies organiques.
À chaque émotion correspond un syndrome physiopathologique spécifique.