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Concepts en philosophie et éthique (UE1.3 S1 - Législation, éthique, déontologie)

 

UE1.3 – Législation, éthique, déontologie

 

Concepts en philosophie et éthique

 

20/09/2010

 

 





 

 

Éthique : se donne pour but d’indiquer comment les êtres humains doivent se comporter, agir et être, entre eux et envers ce qui les entoure. Différentes formes  => Comment agir au mieux ? ». L’éthique générale établit les critères pour agir librement dans une situation pratique et faire le choix d’un comportement dans le respect de soi même et d’autrui.

 

 

Morale : ensemble des normes propres à un individu, à un groupe social, à un peuple, à un moment précis de son histoire. Éthique : recherche du bien par un raisonnement conscient ; raisonnement critique sur la moralité des actions (comités d’éthique).

 

 

 

 

 

 

 

Antiquité

 

Éthique dominée par le concept de vertu (=qualités humaines : courage, prudence, tempérance, justice, franchise, loyauté, fidélité, solidarité). Modes de penser pour vivre au mieux.

 

 

Socrate, l'Éthique à Nicomaque : comment faire pour être heureux. Philosophie eudémonisme : épicurisme (satisfaction des désirs), stoïcisme (maitrise de soi). Réaliser la nature, et ce qui constitue la nature humaine, afin d’atteindre le bonheur.

 

 

Spinoza (17è) : hymne à la nature et à la vie, invitation à jouir pleinement de notre être (positivité de l’être, de la vie, de la nature). « La philosophie est une méditation de la vie, non de la mort. » Ne pas se pencher sur le passé, ni se projeter dans l’avenir, se contenter du présent > bonheur.

 

 

Kant (18è) : éthique centrée sur le devoir, ce qui rend l’action bonne ou juste, c’est sa conformité à la règle. L’acte moral : agir indépendamment des considérations de ses intérêts personnels. Impératif catégorique : « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. » Morale rationnelle, de l’autonomie (être l’auteur de sa propre loi), dissociée du bonheur.

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd’hui

 

Engouement pour la pensée grecque, pour l’éthique (homme en quête de valeurs, de sens) = inspiration à un vivre-bien (vs bonheur lié aux possessions matérielles). Recul des Lumières, on accorde moins d’importance à la rationalité des conduites.

Individualisme
 : obéir à soi-même, à son bon plaisir, idée égotiste, voire égoïste ; plus coup de cœur que rationalité, plus culte de la différence qu’universalité. Affaiblissement de la morale : ensemble de normes (→moyenne) héritées, code de comportements et de bonnes conduites.

Valeurs
 : objet ultime du désir de l’homme, ce vers quoi il tend. Société actuelle : refonte des valeurs, l’éthique appelle à un remaniement des mentalités.

Questionnement éthique
 : éviter de répéter les erreurs du passé, réaliser les espoirs pour l’avenir ; en bio-médecine (en jeu : essence de l’homme, condition humaine), problématique éthique profondément morale. Complexité des sociétés, l’éthique est partout.

Mondialisation
→ cohabitation de plusieurs systèmes de valeurs (vs singularité absolue : histoire, psychologie, personnalité, âge, appartenance socioculturelle, relations familiales, …) = remise en cause de l’universalisme.

 

 

 

 

 

 

Éthique conséquentialiste

 

Décision en fonction des conséquences prévisibles ; ce qui rend l’action bonne c’est le caractère positif du résultat escompté.

Utilitarisme : la seule règle morale est le principe d’utilité (le plus grand bien pour le plus grand nombre).

Rôle important en médecine, mais une perspective conséquentialiste peut avoir des effets immoraux : la fin justifie les moyens => évacuation des principes relevant de l’autonomie au profit de calcul de probabilité ; principes éthiques (dire la vérité) remplacés par le préjugé (le malade ne supporte pas la vérité) ; relation médecin malade reposant sur des attentes légitimes raisonnablement certaines donc soustraites à un calcul utilitariste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Éthique déontologique

Centrée sur la notion de devoir (Kant), existence d’obligations et de droits fondamentaux qu’on ne peut prendre à la légère.
Contraignant mais rassurant : cadre professionnel.
Ne règle pas tous les problèmes.

Dilemme : que faire avec cette idée que, quoi qu’on fasse, ça sera inégalement insatisfaisant => obligation de trancher (âne de Buridan) => responsabilité. Mais : « fais ce que dois, advienne que pourra » = désintérêt des conséquences concrètes de ses actions. Rend difficilement compte du dilemme éthique, le conflit de devoirs (qui devient insoluble).